A chacun son sommet

Dans les pas de l'Ours… voilà la gageur de ce week end pyrénéen. Quelques jours dans la Vallée d'Ossau, au cœur des terres béarnaises du Clan Darmaillacq. J'aurai pu être en Ariège, pour les superbes Trails des Citadelles. Ou en Vallée de Chevreuse avec les « montagnes russes » de la région parisienne. Ou bien même sur le Pont du Diable, sur le Trail de l'Aber Wrac'h dans le Finitère. De nombreuses occasions de prendre part, pour chacune de ces épreuves, à de très belles organisations (merci Michel, Rémy et Joël et à vos équipes). Et aussi de retrouver tous les amis présents.

Oui, mais il y a l'appel des sommets. L'envie de reformer une cordée avec mon fidèle compagnon de nos périples alpins (Dômes de Miage, Bayle, Jocelme, Pelvoux…), Jean Phi. L'envie de découvrir ces Pyrénées au printemps. D'autant que Jacquot m'avait proposé de me guider dans ses montagnes. Et le fiston est également de la partie. Du coup, c'est décidé, ce week end de Pâques fut béarnais. Avec deux camps de base : l'un à Goust (charmant hameau au dessus des Eaux Chaudes) et l'autre à Serre Castet, juste à côté de Pau, face à la magnifique chaîne des Pyrénées.

Oui, mais il y a aussi l'appel du trail. L'envie de fouler des chemins avec les amis. Et là, coup de chance (!), l'Association Cap'Raid 64 de Nay organise la 3ème édition du Nouste Trail. Cette petite équipe souhaite nous faire partager leur petit coin de paradis, marqué par l'échange et la convivialité aussi bien pendant que après l'effort. Parfait pour nous tout ça. Exactement notre état d'esprit. Du coup, les 18 km du Nouste Trail s'intègreront parfaitement à ce week end montagnard ! Un trail nocturne sur les hauteurs de Nay, des chemins, des pistes et deux belles côtes. Avec en plus, des conditions bien boueuses (mais rien de comparable au Trail des Citadelles tout de même).

Comme ce trail est court, il nous faut un petit échauffement ! Départ très matinal pour une sortie de ski de rando dans le Cirque d'Anéou. Le temps n'est pas terrible, aussi, le périple fut quelque peu raccourci. Pour autant, cela nous a permis une bonne mise en jambe… et nous a ouvert l'appétit. Le Gite de Goust et son agréable feu de cheminée en a réchauffé plus d'uns. Pâtes et gâteau de riz à profusion, petite sieste… et nous voilà prêts pour la seconde étape de la journée : faire la Traversée des Pyrénées !

Je vous rassure, elle n'est que virtuelle pour l'instant. Avec Niko, nous étudions plus précisément les points de passages et les possibilités d'assistance pour son projet d'expé au mois de juillet (des infos à ce sujet très bientôt sur son blog). La phase de préparation est un moment que j'apprécie énormément dans tout projet. C'est le passage du rêve à la (plus ou moins) réalité. La recherche du meilleur itinéraire. C'est captivant pour qui aime se projeter dans les cartes. Tellement captivant, qu'à 19h00, nous sommes encore dedans !

Du coup, on se prépare bien vite. Quelques bouchées de gâteau de riz au chocolat… et direction Nay ! Détail amusant : nous avons passé 3 heures dans les cartes des Pyrénées… pour autant, c'est le GPS qui nous guide pour rejoindre Nay. Et il choisit de nous faire passer par la montagne et ses multiples petites routes. Sympathique. Dommage qu'il pleuve ! A 20h15, nous voilà sur le site de départ. Nous y retrouvons mes parents, qui ont fait le plein de précieux Jurançon à la Cave. Et aussi le Jacquot. Les équipes sont constituées. Ce sera les « Darmaillacq » contre les « Horeau ». Les invités contre les locaux. Qui a la pression ?

Un très rapide échauffement entre les goutes et nous voilà pour le briefing. Nous retrouvons par hasard Thierry Saint Martin. Surpris de se retrouver là. Toujours avec sa gouaille habituelle. Vers 21h00, nous partons pour un départ fictif : une boucle dans la ville sur la musique de « Pirates des Caraïbes ». Belle ambiance, très conviviale. Nous franchissons la ligne de départ et le rythme s'accélère quelque peu. Nous partons pour une première petite boucle. Quelques escaliers et nous voilà en campagne.

Ça monte un tout petit peu et déjà, je constate un terrain assez boueux et glissant. Heureusement, mes chaussures ont une bonne accroche et je suis vigilant. Les spectateurs sont nombreux et généreux en encouragements. Toujours aussi agréable de courir de nuit avec ce ballet de frontales. Nous revoilà dans le gymnase pour un petit salut à nos supporteurs. Ça me rappelle un peu le Trail de l'Origole, où l'on repassait dans une salle à chaque boucle.

A la sortie, c'est l'entame de la première grosse bosse. Il y a quand même près de 500 m de dénivelé sur ce parcours, donc il faut bien monter quand même. C'est une montée assez longue avec une faible pente (comparé aux pourcentages basques !!!). Mais ça monte bien tout de même. Je suis comme d'habitude très à l'aise sur ce genre de portion. Nous pouvons courir pratiquement tout du long. Arrivé en haut, nous avons une belle vue sur Nay. Toutes ces lumières de la ville. Le temps est clément, je suis même un peu trop couvert. Pas facile de bien choisir son équipement avec de tels changements de temps.

Nous basculons dans une descente glissante. Je préfère courir sur l'herbe. Je me laisse doubler par quelques gars plus pressés que moi ! Je regrette à ce moment là de ne pas avoir mon appareil photo. Le chemin est éclairé par de grandes torches. C'est vraiment beau. Une fois en bas, une portion plate fait traverser le beau village éclairé. Nous longeons de belles demeures. Arrivé à un croisement, c'est la séparation entre les deux parcours. Je prends la direction du « petit » et je passe à la vitesse supérieure. Les sensations sont vraiment bonnes. Faut dire que je suis parti sans forcer. Je commence à remonter quelques gars et bientôt, voilà une « vraie » côte, comme je les aime. Un bon chemin dans la forêt… qui se termine même par un passage en cordes. Equipement fort utile en de telles circonstances. C'est une vraie patinoire. 

Passé cette bosse, des bénévoles nous encouragent. Un monsieur me remercie même pour mon sourire et me dit me trouver « en pleine forme ». Il a somme toute raison. Je me sens bien et je suis très heureux d'être là. Ce parcours me plait bien et la convivialité est présente tout au long. De nombreux baliseurs sont sur le terrain et nous éclairent même certains passages. Reste 5 petits km. Nous passons à gauche d'une grande croix et c'est la bascule dans une belle descente. Je suis bien « chaud » et je lance la machine. Une longue ligne droite bordée d'arbres, bientôt les premières maisons, nous voilà à nouveau dans Nay. Traversée de l'Ecole… et me voilà au Gymnase. C'est déjà terminé. Un peu moins d'1h30 pour ce trail. Et un vrai plaisir à y prendre part. Je me ravitaille et je retrouve Niko qui est bien content de sa course également. Nos pères respectifs arrivent… et là, la sanction tombe : les Darmaillacq nous ont battu. Faut dire que l'inverse m'aurait un peu étonné !!! 85 points contre 86 !

Une bonne garbure satisfait les plus gourmands. La remise des prix met les meilleurs à l'honneur. Un grand tirage au sort permet à beaucoup de participants de repartir avec un lot. Niko aura droit à son empreinte de patte d'ours (magnifique trophée en bois) et à un panier garni de spécialités locales. Nous discutons un bon moment avec des gars ayant fait du cyclisme avec Niko dans sa jeunesse. Et qui se mettent au Trail désormais ! Et que se débrouillent pas mal du tout d'ailleurs !

Ce fut un plaisir de venir courir dans cette belle région, dont m'avait parlé également Christine, d'Esprit Trail Anjou. Normal, elle y est née.  Première participation à ce Nouste Trail et pas déçu le Pilou. Une belle épreuve à tous points de vue (accueil, parcours, balisage, ravito, ambiance...). Bravo à l'Association Cap'Raid 64 et à tous les bénévoles pour cette réussite.

A lire sous la plume du Lémurien : Nouste Trail, un retour en terres béarnaises

(ou comment les darmaillacq ont defendu leur honneur a domicile)

et aussi : Garmo Negro, un Lundi de Pâques au Sommet