EUSKAL ENDURANCE 07 : de retour du Pays Basque
Egun on ! Génial le trail !Trois semaines après les Alpes, me voila dans les Pyrénées Atlantiques. Découverte pour moi du Pays Basque, de ses paysages tout en rondeur, de ses contreforts rocheux et de ses belles petites maisons aux volets rouges. Ongi etorri Euskal Herria ! L'Euskal Endurance va me faire découvrir ces chemins de brebis et ces crêtes. Du pur trail, comme je l'affectionne, et dont mon compagnon d'aventure de l'Utmb, Marcel (Martxel en basque), m'a longuement parlé.
Saint Etienne de Baïgorri, Village de Basse Navarre, Vallée des Aldudes, Samedi 15 septembre 2007, 5h45. Contrôle des sacs, ça va vite, tout est super bien organisé. Nous sommes quelques uns de l'ouest, des angevins et pas mal de bretons, dont une belle délégation de BreizhSportAventure, les organisateurs du Trail de l'Aber Wrac'h (et son mémorable Pont du Diable, que des bons souvenirs). Tout le monde se met en place sous l'arche, en face du fronton, et puis c'est le départ, sans crier gare. Partis pour un petit tour dans Baïgorri, la dream team de supporters est là pour m'encourager, ainsi que Caliméro.
Rapidement, nous commençons à monter légèrement, et puis de façon beaucoup plus soutenue, c'est le début de la première côte : Autza. Une fois en haut, on aura pratiquement déjà fait un tiers du dénivelé total. La montée se passe super bien, d'ailleurs, je crois que je monte un peu trop vite. C'est vrai que dans le noir, on ne se modère pas toujours. Je me retourne de temps en temps pour voir la Vallée des Aldudes et le filet de frontales.
Le gars devant moi a envie de manger des grillades ce soir. Et c'est moi qui vais finir embroché sur ses bâtons si ça continue comme ça. Je n'ai pas pris de bâtons pour faire l'Euskal. Marcel les avait pour l'Utmb et il les a pratiquement toujours eu sur le sac à dos ! Alors, je me suis dis que sur son terrain, pas besoin de bâtons. La suite me donnera raison, je me sens beaucoup plus libre sans ces piques de fer. Les rochers sont glissants, il faut faire attention, les mains sont utiles. J'arrive au Col d'Elhorrieta et la dream team est là pour m'encourager. C'est encore la nuit. Pour l'instant, Marcel a tout bon, il ne s'est pas trompé d'un iota sur le parcours. Et ce sera vrai jusqu'à la fin (euh, sauf pour deux petits tape cul dans la descente finale).
La Vallée des Aldudes
En direction d'Autza (1306 m)
Les petits chevaux endémiques du Pays Basque : Pottock
Lever du jour et c'est bientôt l'arrivée à Autza (1306 m). Un petit zef nous accueille au sommet, pointage de la carte (idée judicieuse, beaucoup plus pratique qu'une puce et certainement mois coûteux) et puis c'est la descente. Très agréable, les organisateurs ont vraiment bien fait les choses, y'a même des petits obstacles à passer…
Nous remontons un peu, le panorama est de toute beauté. Je ne résiste pas à faire quelques photos, notamment de superbes pottocks. Après cet intermède, je reprends mon bonhomme de chemin. Le parcours nous conduit sur les crêtes tout autour de la Vallée des Aldudes. Mes supporters sont au Col de Berdaritz (685 m) pour m'encourager, ce qu'ils font comme route ! ça me fait super plaisir. Au pointage de Argintzu, détail amusant, c'est une abeille basque qui poinçonne la carte (véridique, s'agit pas d'une hallucination).
Maintenant, c'est direction Adi. LE FAMEUX ADI. Le passage dans la forêt me rappelle l'ambiance des trails bretons. Lorsque j'aperçois la petite colline à grimper, je me dis, ouille, ça va faire mal !!! Et ben non, finalement. C'est un vrai mur, en effet, mais comme j'ai un don spécial, en un click de doigts, je me mute en brebis. Bien pratique la technique, hein ! En fait, c'est raide, mais ça monte bien. Rapidement, je suis en haut, à 1458 m (km 33). Je m'arrête pour prendre une petite photo souvenir. Les gars et la fille du poste de pointage sont ravis, je suis le premier à faire ça. Je crois qu'ils ne sont pas peu fiers de leur bô pays !
La forêt enchantée (ou presque...)
Adi là-haut ? Y se sont pas trompés ?!?
Après, c'est descente. Tout droit en fait. Au début, c'est franchement pentu, puis après, c'est un vrai gazon de golf. A un moment, c'est virage à 90° degré à droite et l'on rentre dans la forêt. Un chemin en sous bois fort agréable, mais bien raide quand même. Je me laisse grisé par cette descente. Je suis interrompu dans mes rêveries par un cri, un gars derrière moi vient de faire un vol plané impressionnant, heureusement, plus de peur que de mal. Nous repartons en longeant un torrent, que l'on traverse ensuite. On arrive à l'orée de la forêt, Marcel et mon père sont là pour m'encourager. Marcel me dit de manger, j'en déduis que j'ai dû blanchir un peu…
Constat confirmé rapidement, j'ai plus de jus. Je crois que je me suis cramé un peu dans la montée, puis la descente de Adi. Un peu trop d'enthousiasme certainement. Pas grave, j'ai 7 km pour me requinquer. Au ravito de Sorogain (km 38), je prends deux soupes, puis je parts tranquillement. J'ai vraiment sommeil, je tomberais bien dans les bras de Morphée, quelle idée saugrenue… c'est vraiment pas le moment. Il y a une bosse, pas méchante pourtant, mais qu'est ce que c'est long. Je n'avance pas, je me fais remonter par 5/6 gars, dont Caliméro. Je prends le temps qu'il faut, on est pas pressé. Un fois la dernière bosse passée, une piste tranquille nous conduit vers le ravito de Lindus, km 45. Les sensations sont bonnes, la forme est revenue. La dream team est là pour m'encourager, je prends deux cocas et des raisins secs.
Au sommet d'Adi (1458 m)
Une p'tite rencontre au coin d'un chemin
On repart avec Caliméro. J'ai des jambes, super. Je laisse Caliméro et je file vers le dernier sommet. Toute cette partie est roulante, de très beaux sentiers de montagne. J'aperçois un grand rapace qui se détache dans le ciel, je pense bien que c'est un vautour. Le passage dans les bois m'inquiète quelque peu, me serais-je perdu ? Je ne vois plus de rubalise. Je m'arrête. Je regarde les traces... des pas humains ! Le sentier a bel et bien été emprunté par des coureurs et c'est plutôt frais, bon signe. Un gars du coin (de Baïgorri même), me rassure en me disant que c'est bon. Il y a eu du débalisage malheureux. Nous allons courir un bon bout de temps ensemble. C'est un copain de Marcel, ils ont déjà fait l'Euskal Trail ensemble. Comme le circuit fait un fer à cheval, on aperçoit de l'autre côté de la Vallée, les sentiers empruntés le matin même, et tu te dis, ben, ça en fait du chemin de fait ?!?
Nous arrivons au Col d'Ehuntzaroy (971 m), où je discute 5 mn avec les bénévoles, vraiment très chaleureux, merci à eux. Ensuite, c'est une belle montée qui nous attend. Arrivée à Adarza (1250 m), je regarde le superbe point de vue, même si des nuages nous masquent quelque peu la vue.
Ensuite, c'est descente plein gaz vers Baïgorri. Plutôt raide au début, le parcours se poursuit par de très beaux chemins en balcon. Il y a bien deux petites bosses, pas trop prévues au programme, mais ça le fait quand même. Un peu de bitume (il n'y en a pratiquement pas sur ce parcours de 67 km) et j'aperçois le dernier ravito au Col d'Aharza. On discute un peu avec Marcel, je le charie avec les deux bosses.
Chemins en balcon après Lindus
Vue sur le Col de Mehatze
Puis ensuite, c'est turbo jusqu'à l'arrivée. Je remonte quelques gars, qui sont contents pour moi. Ils m'avaient doublé quand je n'étais pas trop bien, et maintenant, c'est la forme. Je file comme un avion, je passe la côte 620, puis ce sont les derniers kilomètres de ce périple. J'aperçois le clocher de Baïgorri (ndr : avec un orgue splendide, une visite s'impose !), puis rapidement, j'entre dans le village. Beaucoup d'encouragements très chaleureux. Je passe la ligne d'arrivée.
Cette ballade aura duré un peu moins de 9h00, le temps d'en prendre plein les yeux ! Je m'assoie près de la ligne d'arrivée et je savoure. Merci à la dream team de supporters (Marie-France, les loulous, Paul) et à notre irremplaçable guide de la Vallée des Aldudes, Martxel, du beau village d'Urepel.
Ruines à Adarza (1250 m)
A moi la descente !
Les derniers km pour rejoindre St Etienne de Baïgorri
Je me suis décidé au dernier moment de venir à l'Euskal, « une gourmandise » comme me dira Denis Caillibot. Mais quelle gourmandise ! Merci de tout cœur à l'Association Euskal Raid. Ce trail est de toute beauté. Je suis vraiment heureux d'y avoir participé. C'était la dernière édition. Mais je sais qu'en 2008, vous nous préparez de belles surprises. Adio.
Une petite pensée pour Virginie Nouri, croisée au camping la veille du trail, repose toi bien et ce sera pour l'année prochaine. Avant de prendre la route de l'Anjou, je fais une petite randonnée dans les Gorges de Kakuetta, un petit coin de paradis sur terre. Ikus arté (au revoir).
EUSKAL TRAIL 2008 : Trail des Villages - 2x45 km, 4500 m+
Mon récit : Toutes les saveurs du Pays Basque
EUSKAL TRAIL 2009 : Endurance Trail - 2x65 km, 7100 m+
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