ECO-TRAIL de PARIS 2013 : Vers la ville Lumière
Km 67. Domaine National de Saint Cloud. La nuit vient de tomber et Paris révèle toutes ses lumières. Je prends tout mon temps à contempler ce superbe point de vue. La Tour Eiffel est juste devant. Certains disent que Paris est l’une des plus belles villes au monde. J’en fais un peu partie en fait. Dire que je suis là avec mes baskets couvertes de boue. Je me remémore ce parcours emprunté depuis Saint-Quentin en Yvelines… Nous en avons fait du chemin. En traversant de multiples bois et forêts, en longeant des étangs sur de nombreuses villes de l’ouest parisien. C’était pour moi l’occasion de revenir sur les terres qui m’ont vu naître. Et oui, moi le montagnard des plaines, je suis né à Versailles, dans les Yvelines. Et mes montagnes, ce furent tout d’abord celles de la Vallée de la Seine. Cette participation à la sixième édition de l’Eco-Trail de Paris est surtout le fruit du hasard et de la chance. A priori, je n’avais pas forcément d’accointance avec ce genre d’organisation très médiatique. Seul ce point affectif pouvait me lier à un trail de cette nature. J’ai en fait gagné mon dossard à l’Eco-Trail suite à un tirage au sort organisé par Effinov. Le 18 février dernier. Une date dont je me souviens très bien, car le même jour, j’ai également eu la chance d’avoir mon sésame pour une des épreuves les plus belles qu’il m’ait été donné de courir, le Tor des Géants. Bref, voilà un traileur heureux au départ de cet Eco-Trail de Paris.
(cliquer sur le parcours pour agrandir)
Les forêts et étangs de l'ouest parisien
Je sais très bien qu’une distance de près de 80 km n’est pas anodine en ce mois de mars. Ma plus grande sortie étant pour l’instant lors du Gruissan Phoebus Trail (avec un profil bien différent), je sais qu’il faudra partir prudemment… ce que je ne fis pas. Mais mon corps me le rappela bien vite, et je suis donc assez rapidement rentré dans le rang pour ne pas transformer cette belle sortie en un sacerdoce. Il faut dire que tous les éléments sont réunis pour me faire un « si Versailles m’était conté ». En effet, après le départ de Saint-Quentin en Yvelines, l’itinéraire nous conduit vers la forêt Domaniale de Versailles. Nous sommes très proches du Château de Versailles et de son immense parc, de la Pièce d’Eau des Suisses… Tant d’endroits que j’ai connu pendant ma petite enfance et qui sont riches de nombreux souvenirs. La première section du parcours, jusqu’à Buc (km 22) est assez roulante. Dans le Bois de la Roussières, les étangs se multiplient. Cygnes et canards peuplent ces nombreuses pièces d’eau. C’est un environnement plutôt agréable, même s’il ne s’agit pas vraiment d’un terrain digne d’un vrai trail. Du coup, les jambes s’emballent un peu et l’esprit, un peu trop enthousiaste, ne joue pas pleinement son rôle de régulateur. Et comme on le dit toujours. Ce qui est perdu est perdu. Et l’énergie que je laisserai là (comme bien d’autres d’ailleurs)… me manquera bien plus tard dans les longues allées de la Forêt Domaniale de Meudon. Car c’est bien la difficulté de l’Eco-Trail de Paris. Sur le papier, le profil n’alerte pas vraiment. On constate seulement, sur certaines sections, une succession de petites bosses.
Base de loisirs de Saint-Quentin en Yvelines
Les étangs de Saint-Quentin
Un observatoire sur la vallée de la Seine
Mais à force, ces incessantes montées et descentes exigent de plus en plus d’effort. Et nourrissent une certaine fatigue. D’autant plus importante, lorsque le terrain est rendu particulièrement gras suite aux intempéries neigeuses et au radoucissement. Les bois et les forêts de l’ouest parisien sont boueux à souhait. Par endroit, la neige est encore présente, ce qui donne un certain charme. Du coup, la portion entre Bec et l’Observatoire de Meudon (22 km et 600 md+) se révèle beaucoup plus costaud qu’envisagé. Et pour tout dire, j’arrive même bien entamé à ce point de contrôle. Pensant y prendre une bonne soupe bien chaude… j’avais oublié que ce n’était qu’un ravito en eau. Même dans les plaines, il faut savoir garder sa lucidité. Contrôle du matériel obligatoire. La vue sur la Tour Eiffel. Si proche… et si loin. J’ai la joie d’être encouragé par quelques amis en jaune (les Dunes d’Espoir). Ce sont leurs terres. Et ça me relance tout d’un coup. C’est l’occasion également pour moi de voir le fameux observatoire de Meudon, que je ne connaissais pas. Ensuite, nous poursuivons notre progression dans la forêt de Meudon et ses larges allées assez monotones. Km 55, Chaville. Voilà le ravitaillement tant attendu. J’y fais le plein avec une bonne soupe vraiment bienvenue. Les bénévoles sont toujours aussi sympathiques. Par ce temps hivernal, quel courage de rester dans le froid si longtemps. Je prends le temps nécessaire pour bien me ravitailler. J’ai eu du mal à gérer mon alimentation pour ce départ à 12h00. Du coup, j’ai une faim de loup.
Les premières côtes
Les forêts domaniales
Les quais de Paris et l’Ile aux cygnes
Ensuite, nous voilà à Ville-d’Avray. Nous traversons la forêt Domaniale de Fausses Reposes, puis nous entrons dans le Domaine national de Saint-Cloud. La luminosité baisse de plus en plus dans ces longues allées sombres… et un crachin commence à tomber. Il ne fait pas particulièrement froid, mais on sent bien qu’un vent se lève. Les kilomètres défilent allègrement et finalement, j’arrive au dernier ravitaillement. Il reste une bonne descente pour rejoindre la Seine. Nous voilà sur les Quais. Nous longeons dans un premier temps l’Ile Seguin. Une partie pas franchement agréable. Puis nous voilà sur l’Ile Saint-Germain. Je ne connaissais par ces lieux… et je découvre Paris autrement. La Tour Eiffel est droit devant. Le phare en son sommet nous guide. C’est magnifique. Le Parc de l’Ile Saint-Germain est encore un bel îlot de verdure. Nous reprenons à nouveau les quais. La Tour Eiffel se met à scintiller. Il est 20h. Je suis déjà passé plusieurs fois sur cet axe, mais dans le sens inverse, lors de nos participations avec Dunes d’Espoir à la mythique course « Paris-Versailles ». Le parcours longe encore un moment les quais, puis bifurque sur l’Ile aux Cygnes. Nous empruntons le Pont Bir-Hakeim… et la Tour Eiffel est à deux pas. Encore quelques foulées. Les encouragements sont nombreux. J’aperçois une petite Tour Eiffel rouge… c’est la ligne d’arrivée. 8h16 depuis Saint Quentin-en-Yvelines.
A l'approche de Paris
Les Quais de la Seine
Je suis vraiment ravi d’avoir pris part à cet Eco-Trail de Paris. Ce parcours est intelligemment pensé et permet de visiter d’une manière différente l’ouest parisien. Certains passages sont vraiment très agréables, d’autres un peu moins… mais c’est tout à fait normal dans des régions aussi urbanisées. Les conditions météorologiques de cette année l’ont rendu, semble-t-il, plus exigeant que d’habitude. Il fallait donc être bien préparé et prudent dans sa gestion de course. L’Eco-Trail de Paris, c’est à la fois du trail, du cross long et de la course sur route. Tout ce qui peut donc faire plaisir, ou à contrario, entraîner la solitude du traileur. Pour moi, ce fut un heureux hasard. Et j’ai profité pleinement de ce parcours, pourtant assez loin de mes aspirations. Après le Trail d'Angers, je découvre donc ce concept des trails en régions urbaines. De grandes courses vertes qui nous proposent un nouveau regard sur nos villes et nous les font découvrir autrement. Sincèrement, cela restera à petite dose pour moi, car ce que j’aime avant tout, c’est vraiment de courir en pleine nature. Mais pour autant, je tire mon chapeau aux organisateurs et à tous les bénévoles de cette épreuve, car le challenge n’est pas évident à relever. Et il le fut brillamment. Bravo à toutes et à tous. Merci à Effinov et aux Trailers de Paris Ile-de-France.
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