TTUTTURUTRAL et TRAIL DES MOUETTES 2010 : des Monts, des Dunes, des Tucs
Pour ma reprise après les 80 km du Grand Raid des Pyrénées, j’ai eu la chance de prendre part à deux belles épreuves, le week end des 18 et 19 septembre. L’une au Pays Basque, et l’autre dans les Landes. Un beau mélange entre la montagne et la mer… Et contrairement à mon idée, le trail le plus engagé ne fut pas forcément celui que je croyais ! Le Ttutturutrail se déroulait le samedi à Lecumberry, dans la Vallée Hergarai, au Pays Basque. Un parcours de 24 km comptant deux belles bosses (le Pic Behorlegi et Hauscoa). Le Trail des Mouettes, quant à lui, avait trouvé sa place en bord de mer, à Seignosse, et proposait 30 km en sous-bois et dans les dunes.
Dire que j’ai passé un super week-end est un doux euphémisme ! Plusieurs raisons à cela. Déjà, je pratique le trail comme un sport « collectif ». Pour moi, il est primordial de partager. Au Ttutturutrail, les têtes connues furent nombreuses. Et les surprises également, comme celle de retrouver le clan Larzabal. Et aussi Julien et tous les autres, avec qui il est toujours agréable d’échanger. Au Trail des Mouettes, ce fut une vraie fête, avec Maria Carty comme marraine. Une organisation superbe qui débordait de générosité.
Première vague : le Behorlegi Ttutturutrail
14h30. Nous voilà au cœur d’un beau village Basque, j’ai nommé Lecumberry. C’est la deuxième édition de ce trail au nom facile à prononcer lorsqu’on le lit en phonétique : tuturu. L’objectif de cette course est d’atteindre le Pic Behorlegi à 1265 m d’altitude. Une montagne franche qui coupe net l’horizon, comme une dent de requin. Déjà, avec Niko, nous avons failli mettre mains basse sur les stocks d’Irouléguy et de bière… mais nous sommes des gars sérieux à la Lemur Team tout de même. Du coup, nous avons carburé à l’eau clair, malgré toutes ces tentations ! Mille millions de tonnerre de Brest… ils savent recevoir les Basques ! Sur cette ligne de départ, nous retrouvons Brice l’élagueur… Aurore… et Fifi ! Aucun de nous n’avait dit être là. Fortuite coïncidence… bien heureuse en tout cas.
Je suis avec Jean-Phi et Niko et nous partons tous les trois d’humeur joyeuse. Près de 300 participants ont répondu à l’appel des organisateurs. Bien vite, nous prenons de la hauteur, pour atteindre ces premiers mamelons typiques du pays basque. Les brebis manech nous saluent même. Le beau temps est au rendez-vous. Nickel tout cela. Le Pic se situe au km 9. Auparavant, nous passons au Col Egurze. La vue sur la vallée est bien dégagée et le Pic semble déjà beaucoup moins impressionnant. Niko est une bonne centaine de mètres devant moi… et juste après le Col, je suis dans ses pas. Nous montons ensemble vers le pic, pour parcourir une magnifique crête sommitale. J’apprécie particulièrement ce type de terrain. Les encouragements sont chaleureux au pointage, puis nous basculons vers la Bergerie. Ravito au rendez-vous… et surtout le Clan Larzabal. C’est plaisant !
Ensuite, cap sur une montée herbeuse vers Hauscoa. Je ne sais si c’est le fait d’avoir fait beaucoup de dénivelé pendant mon été montagnard… mais je le trouve plutôt « plat » ce trail. Pourtant, nous avons déjà pris pas mal de montée dans les jambes. Disons que c’est moins « droit dans le pentu » qu’à l’accoutumé. Mais nous en profitons pour courir ces longues portions, qui nous conduisent vers les filets Olobi, puis les Palombières Lecumberry. Nous voilà sur une piste, puis le macadam. Nous entendons le speaker… mais il faudra encore un moment avant de franchir la ligne d’arrivée… ce que nous faisons en 2h30.
Voilà donc une bonne petite virée pour le Pilou et le Lémurien. Nous retrouvons toute la bande pour le ravitaillement d’après-course. Les commentaires du speaker sont bilingues : français – basque. Chacun semble satisfait de sa participation. Il y a même des pompiers venus de La Rochelle ! Nous profitons longuement de cette convivialité spontanée… puis nous rentrons dans les Landes… pour nous plonger dans les cartes du Massif de l’Ossau, terrain de jeux du prochain rassemblement de la Lemur Team début octobre.
Deuxième vague : le Trail des Mouettes
Bon là, je dois dire que j’ai été surpris : des Mouettes qui font du trail. Je ne connaissais pas cela en Bretagne ! Encore le fruit du hasard et des rencontres. Si nous sommes là, pour cette première édition du Trail des Mouettes, à Seignosse, c’est grâce à Marie-Rose, la femme de Dave (kiné à Dax). Une « mouette », qui avec ses consœurs, est à l’origine de ce trail. Une épreuve organisée avec générosité par des amoureuses de course à pied et de leur région. Moi qui ai couru de nombreux trails, je dois dire que j’ai été bluffé par tant d’attention pour chacun. Du petit déjeuner…. au repas d’après course, tout a été pensé pour nous accueillir comme des hôtes.
Dès lors, je me suis attendu à tout… et j’ai eu raison. Tout d’abord, le parcours n’est pas plat. Bien au contraire, il y a de nombreuses rampes, des « tucs » (non pas les biscuits salés pour l'apéritif… mais plutôt des coups de culs bien sévères… surtout avec le sable !). Le sable, justement, qui fait penser parfois à de la neige et qui procure de superbes sensations dans les descentes. Des sandwichs à la ventrêche au ravito de la Plage du Penon… des huitres au ravito final. Les excellents fruits de Patrick (déjà appréciés sur la Traversée des Pyrénées ! Merci à toi.). Y a pas à dire, les « Mouettes » ont placé haut la barre lors cette première édition !
Dominique (« la Présidente » des Mouettes), nous fait un court briefing, juste avant le départ. Elle est émue, ça se sent. L’aboutissement de plusieurs mois de travail. Alain Letard est là pour commenter l’épreuve. C’est encore un bon signe, tant j’apprécie la bonhommie du personnage. A 9h00, le peloton s’élance. Quelques mètres de route, puis c’est l’entrée en forêt. Je prends quelques photos à la sortie d’un tuc… puis Niko me dit de filer. J’ai décidé de profiter au maximum de ce parcours, qui se révélera surprenant. Le circuit est très sympa, parmi les sous-bois et les fougères. Les nombreuses bruyères apportent de vives couleurs à l’ensemble. Vers le km 12, j’ai droit au premier « vrai » tuc, qui me fait céder le pas. Je marche dans cette montée courte, mais sèche. D’autant que le sable ralentit la progression. On se croirait à Fontainebleau.
Ensuite, direction la Plage des Casernes, puis celle du Penon. L’amorce, dans les Dunes, est fastidieuse. En revanche, sur le sable mouillé, c’est un délice, face aux rouleaux de l’Atlantique. Très beau moment. Le deuxième passage dans les Dunes pompe pas mal d’énergie… mais un bon ravito est judicieusement placé à la sortie. Entre temps, j’ai aperçu une masse imposante à l’horizon. Niko me dira plus tard que c’était la Rhune. Je n’y avais pas songé. Me voilà bientôt à la bifurcation entre le parcours du 17 km et celui du 30 km. Et je me sens étonnamment bien. C’est vraiment bon signe de mon état de forme. Du coup, je commence à accélérer un peu pour cette seconde partie… et je remonterai ainsi deux - trois gars. J’en termine en 2h20. Jako et Niko m’accueillent. Tous les deux ont fait le 17 km.
Une bonne douche vient me « dessaler », puis nous nous régalons d’un excellent repas landais. Les discussions vont bon train… au sujet du trail en général. Et déjà, naissent les projets pour 2011. Les idées qui font leur chemin dans l’esprit… et germeront pour nous faire vivre, à nouveau, de grands et beaux moments tous ensemble. A l’image de ce week-end basque et landais, le trail a de beaux moments devant lui. Loin des feux de la rampe (et de son alter ego : le fric), de nombreuses épreuves savent préserver ce caractère si fragile de l’esprit trail. Point de vautours en ces lieux. Seulement des gens généreux qui ont plaisir à donner et à recevoir en échange. A vous les Mouettes de Seignosse, gardez nos sourires en retour. Encore merci et bravo à tous.
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