A chacun son sommet

Mars 2009. Volvic. Puy de Dôme. Première grosse sortie hivernale de ce début de saison, et pas des moindres, le Trail de Vulcain, ses 58 km et 2500 md+. Un trail qui me faisait envie depuis longtemps, tant j'en avais entendu parler en bien. Une proposition faite par Fred (des Dunes d'Espoir) et me voilà donc engagé sur ce trail, prétexte à une bonne sortie en groupe avec Poussinette, Michel, Valéry, Nanou, Jean-Paul, Françoise, Georges, Gérard et les autres…

Et bien, ce trail est à la hauteur de sa réputation : un très beau tracé au cœur du Parc Naturel des Volcans d'Auvergne, un parcours engagé, tout en relance, des organisateurs très impliqués, des bénévoles attentifs et chaleureux. Bref, un vrai plaisir.

Dès le départ, à 8h30, et en musique, le ton est donné : ça monte bien. Nous quittons la cité de Volvic pour prendre la direction du Puy de la Nugère. J'ai décidé de partir très prudemment, pour ne surtout pas me retrouver dans le rouge après le passage du Puy de Dôme – qui finalement n'est qu'à un peu plus de la moitié du parcours (km 32). Je cours un bon moment avec Fred.

C'est vraiment sympa dans ces sous bois. Le rythme est bon. Je sens que le moteur commence à chauffer. Il me faut bien une heure à chaque fois pour ressentir de bonnes sensations. J'ai le plaisir de revoir Corinne Antoine. Nous échangeons quelques mots. Bientôt les premières neiges. Et les plaques de verglas (piégeuses sous les feuilles). Nous prenons vite de la hauteur. Ça monte sec un bon moment. Puy de Blemas, Puy de Louchadière…

Bientôt, nous basculons dans une belle descente. Qui descend vraiment beaucoup d'ailleurs. A tel point que je m'enquière auprès d'un autre coureur de savoir si c'est normal de descendre si bas. Il acquiesce. Me voilà rassuré.  Ensuite, c'est une longue piste sur un plateau monotone. Heureusement, nous avons droit à une belle vue sur le Puy de Dôme. Sur ces portions plates, il ne faut pas y aller trop vite, pour ne pas se fusiller. Je manque d'entraînement en vitesse, et lors de ces sections, ça se ressent. Je prends quelques photos. Un mucher (sur roulettes) et sa meute me saluent.

Km 19. 2h05 depuis le départ. Prudent, j'avais dit. Prudent je suis. Là, les deux parcours se séparent. Je file sur le Grand Parcours par un sentier bien glissant. Ensuite, une piste verglacée à souhait. Faut faire attention à ses appuis. Des petites foulées qui fatiguent pas mal. Mais pas de grabuges, je tiens quand même debout.

Les genoux et les adducteurs vont être sacrément sollicités sur ce parcours. Puys des Goules Sarcoui, puis le Pariou.  La vue sur le Puy de Dôme est superbe. Nous sommes à ses pieds, il ne reste plus qu'à y monter (!!!). Et ce n'est pas une formalité. La face nord est beaucoup trop enneigée. Du coup, nous rempruntons une bonne section de route.

Au bout de 500 m à trottiner sur le bitume, je marche. Je ne suis pas au mieux à ce moment là. Pas grave. Quelques gars me passent… je laisse filer. Je monte tranquilou. Pas la peine d'y laisser trop de plume. Je ne veux pas finir rôti comme le poulet. Des signaleurs nous indiquent ensuite le chemin des muletiers sur la droite, ça monte bien raide. Et c'est glissant. Sur cette dernière partie de l'ascension, faudra être vigilent sur la glace. Mais finalement, ça se monte bien. Je manque de me ramasser deux trois fois et me voilà au sommet.

Pointage. Je discute avec les commissaires de course. Photo souvenir. 4h00 se sont écoulées depuis notre départ. Il ne fait pas bien chaud. Puis bascule dans la descente par la route. Des sections sont verglacées. Prudence à nouveaux. On se croirait aux sports d'hiver. Un gars avec ses bâtons manque de faire un vol plané. Une fois la route terminée, nous empruntons des sous bois enneigés. Magnifiques.

Col de Ceyssat. Très bon ravito. Accueil super chaleureux. Un thé bien chaud me fait le plus grand bien. Des enfants nous encouragent. Je trace ensuite vers les Puys Suchet Cliersou. Nous empruntons un beau chemin en balcon, avec un panorama grandiose sur le Puy de Dôme. Une bonne bosse, puis une superbe descente dans la neige. J'adore. Les sensations sont excellentes. Je suis content de ma gestion de course. Ce passage est absolument splendide. Je me régale à courir dans la neige. A attraper les troncs des arbres dans les virages pour me stabiliser.

Je poursuis ensuite par une longue piste. Et remonte quelques gars. Un petit bonjour de Sylvain, venu d'Angers également. Sympa de se retrouver sur ces chemins auvergnats. Ce trail est beaucoup plus roulant que je ne l'imaginais. Il alterne des sections plus techniques, avec des portions où il faut en avoir sous le pied pour bien avancer. Ma cylindrée est perfectible c'est sûr. Mais c'est déjà pas mal en ce début d'année. Je me fais vraiment plaisir et savoure cette ambiance hivernale.

Nous voilà au km 42. Vulcania. Ravito. Je mange du salé. Du fromage. Ça fait du bien. Je repars ensuite avec un gars. Nous allons nous relayer un bon moment. Reste une grosse montée : Puy de Gouttes. J'avance toujours bien. Désormais, c'est la forêt, les feuilles, la boue. Le rythme est soutenu et les kilomètres défilent.

Le parcours de ce trail est vraiment très varié. Puy de La Nugère… nous y sommes passés quelques heures auparavant. Ensuite, une belle descente. Reste 4 km. Je mets le turbo. Je passe devant la Maison de la Pierre… encore 800 m. Beaucoup d'encouragements… et en moins de 7h00, je termine 34ème de ce Trail de Vulcain, très content de cette virée au cœur des volcans (classement ici).

Je retrouve ensuite les amis venus faire – en majorité – le 35 km. Tous sont ravis. C'est plaisant. Je me remémore alors la remarque d'une mamie septuagénaire lors de la visite d'une cave de fromages, la veille du trail. En empruntant un escalier bien pentu, elle nous avait dit : « ça graisse les genoux ».

Et bien, le trail de Vulcain, ça graisse les genoux, distille l'endomorphine et exerce les zygomatiques ! Que demander de plus pour démarrer une nouvelle saison ? Moi, je le dis, une participation au trail de Vulcain, ça devrait être obligatoire.

Un grand merci à tous !