A chacun son sommet

A chacun son sommet

EUSKAL TRAILS 08 : Toutes les saveurs du Pays Basque

 

Lors de ce week end des 9 & 10 mai, l'Association Euskal Raid nous a mitonné un programme exceptionnel et plus de 550 participants ont répondu à cette invitation si généreuse. Trois formules : l'Endurance Trail (130 km), le Trail des Villages (90 km) et le Trail Gourmand (50 km). Chacune en 2 jours par équipe de 2. Avec Caliméro, nous nous sommes inscrits pour participer au Trail des Villages, soit 90 km et 4500 m+ en 2 jours. 8 mois après l'Euskal Endurance, que nous avions couru individuellement, nous nous retrouvons à Saint Etienne de Baïgorri pour faire équipe. Et même si nous n'avons absolument aucun objectif, hormis le plaisir de courir ensemble et de poursuivre nos préparations respectives pour le CCC et l'UTMB, cela s'annonce plutôt bien.


Le parcours du Trail des Villages nous propose une boucle complète dans toute la Vallée des Aldudes, avec ses petits hameaux, ses maisons aux volets rouges, ses montées "directissime", ses descentes "dré dans le pentu", ses paysages à couper le souffle… et l'accueil si chaleureux de tous ses habitants.


 

Déjà, nous sommes logés dans un très beau gîte sur les hauteurs de Baigorrï avec une vue imprenable sur la Vallée. Au village, je retrouve pas mal de têtes connues, on discute un bon moment. Retrait des dossards, explications des bénévoles. Match de pelote au fronton (en spectateur) et puis retrouvaille avec les Pyrénées Raiders (Thierry x 2, jojo) pour un bon petit apéro avec Moscito, Ricardo & Cie ! Vraiment sympa toute cette équipe. Nico, Jean Laurent, Pascal, Franky nous rejoignent. Pascal en profite pour me donner une partie du matériel pour le Pyrénées Expé Trail (GPS et crampons).


Etape 1 : Modérer son enthousiasme et savourer

 

 

Dés 5h, je suis réveillé. J'ai hâte de partir sur les sentiers basques. Le temps s'annonce favorable au moins pour la première journée. Vers 5h30, je sors du Gite pour encourager les participants de l'Endurance Trail que foulent déjà les montagnes. Voir toutes ces loupiotes en mouvement donne pas mal d'énergie. Je connais pas mal d'équipes et c'est bien sympa. Ensuite, j'avale ma collation et toute la maisonnée se met en mouvement. Avec Caliméro, nous sommes très sereins. Le seul mot d'ordre, c'est de bien gérer et de se faire plaisir.


 

Nous descendons dans la Vallée pour rejoindre le site de départ au niveau du fronton de Saint Etienne de Baïgorri. Et à 8 heures, nous prenons la direction de la ferme de Beherkoctchia (la propriétaire de notre gîte y est née). La route laisse rapidement sa place à un chemin fort agréable qui nous conduit dans les flancs de la montagne. La clôture du champ nous amuse quelque peu… et c'est l'occasion de premiers échanges avec Laurent et Purna, l'équipe 162. Nous entrons dans la forêt en direction des crêtes d'Harribazal. Excellentes sensations.


 

Une belle petite descente et c'est la ferme de Domingohandienea. Un autre point particulièrement agréable du Pays Basque : cette Vallée des Aldudes est habitée... des fermes en activité, des champs entretenus, des villageois souriants… Nous voila bientôt à Banka pour un bon ravitaillement. Et pourtant, les truites de Banka… ce ne sera pas pour cette fois ! Les bénévoles sont toujours aussi sympas et disponibles, nos supporters nous encouragent.


 

A la sortie du Village, après une brève hésitation, nous poursuivons un peu sur la route. Les deux charmantes commissaires de course nous confirment bien la direction, même si nous avons vu des rubalises partant sur le flanc droit du champ (en fait, le balisage de l'étape 2). Nous voilà à nouveau sur un beau sentier. Rapidement, je reconnais la démarche de Jean-Laurent juste devant. Nous arrivons à ses côtés. Il a le moral un peu en berne avec son équipier Thierry. Ils viennent de faire 1 heure de plus suite à un souci de balisage.

 

Déjà qu'ils sont sur le 130 km, je crois qu'ils n'en demandaient pas tant. Jean Laurent me dit qu'on est dans les 10 premiers. Grosse surprise, on ne s'y attendait pas du tout. On s'encourage mutuellement, puis j'accélère un bon coup, pour les laisser sur place et ne pas les emmener sur un faux rythme. Rapidement, Caliméro me dit de me calmer, il a bien raison !


 

Nous formons un bon binôme tous les deux. Dans la montée du Mont d'Harrygorry, je suis vraiment bien. Km 16. Ça monte bien. Et ça ne fait que commencer. Devant, les 2 équipes bleues se tirent la bourre au maximum. Avec Caliméro, on préfère lever le pied pour ne pas se mettre dans le rouge - nous n'en sommes qu'au premier jour. Puis c'est le col d'Ehunzaroy (971 m) qui s'offre à nous. Nos supporters nous encouragent.


3h15 de course. Une piste se présente à nous. La première partie est roulante, presque monotone, on serait mieux en VTT. Ensuite, ça se corse ! ce sera le sommet de l'étape : Mehatze (1209 m), point culminant de la journée. Une montée raide, un zef qui refroidit, impatient d'être en haut. Caliméro est devant. Je préfère m'économiser.


 

Mais la descente des crêtes d'Olapidep va s'avérer être une sacrée descente : droit devant, à travers tout ! Très aérienne et très physique. Je passe devant et bientôt Paran déboule à toute allure. Je laisse filer. Les népalais dans les descentes… c'est impressionnant. Arrivé à Champagna (km 28), quelques mètres de repos pour repartir à monter. Nous sommes dans la Vallée d'Hayra, c'est superbe. Nous rejoignons ensuite le Col de Meharroztegui en montant dans la forêt, à la « basque » (c'est-à-dire, à travers tout).


 

Je me traîne un peu dans cette partie, la descente des crêtes y est pour quelque chose. Caliméro m'attend un peu. Une fois arrivés sur le chemin balcon, ça va beaucoup mieux. On avance bien. De part et d'autre du sentier, il y a plein d'ossements de brebis. A croire qu'on va finir comme elles…


                       

 

Passage à Errola, puis deux autres cols (Ostsachar et Lepeder) pour rejoindre les Aldudes. Au ravito, je me laisse tenté par du fromage et du saucisson de Pierre Oteiza, excellent… Puis il nous reste 8 km pour rejoindre Urepel (et non pas 4 comme pour le Trail Gourmand…). Il faut remonter au hameau d'Eznasu. Ensuite, une petite route nous conduit à l'arrivée.


 

Dire que nous avons eu notre compte pour cette étape n'est pas peu dire… Mais nous sommes contents. Aucun n'a mis l'autre dans le rouge, on est complémentaire, c'est plaisant. 7ème de cette première étape, en 6h20, à 1h des premiers.

 

Une rapide douche, puis nous passons au massage. Très bénéfique. Ensuite, un buffet somptueux préparé par Pierre Oteiza nous requinque complètement. Saucisson, boudin noir, pâté piquant, magret de canard fourré au foie gras, axoa de veau… Mais je sais me retenir et (à contre cœur), je ne prends de fromage et de confiture de cerises noires… pour ne pas abuser quand même - et préserver mon estomac !


 

Une navette nous conduit à Banka pour le bivouac.  Dans le bus, nous discutons avec une joyeuse troupe d'alsaciens. Ils participent au Trail Gourmand et sont ravis. Saucisson, fromage… gâteaux basques aux ravitos, qui dit mieux ? Ils pensent que nous avons la même chose sur le Trail des Villages, eh non, ils ont fait le bon choix.


Etape 2 : Profiter de l'ambiance et se faire plaisir

 

 

Une nuit de repos récupératrice bienvenue. La navette vient nous chercher à 5h15 pour nous ramener à Urepel. Là, les bénévoles nous ont tout préparé pour le petit déjeuner. A 7h, nous repartons tous dans l'autre sens pour rejoindre les Aldudes. Caliméro et moi avons des jambes. Excellent. Nous sommes à nouveau partis prudemment et rapidement, nous gagnons du terrain, ça monte déjà bien pour passer aux cols d'Eyarze et de Berdaritz, puis une belle descente pour arriver aux Aldudes, km 12.


 

Nous sommes dans les 8 premières équipes avant le sommet d'Otsamunho. Un chemin bien raide nous a conduit là haut. Les sentiers sont superbes, techniques à souhait. La météo en revanche, n'est vraiment pas bonne. La bruine du départ s'intensifie. Il pleut bien désormais. Et cette pluie va nous accompagner pendant 3 bonnes heures. Les sous bois sont sombres et la verdure de la végétation est éclatante.


 

Nous passons devant des cabanes à cochons basques, pour poursuivre à flanc des crêtes. Une descente à travers champ nous conduit à Banka. Merci aux fougères. Je prends une bonne soupe bien chaude au ravitaillement. Ensuite, nous avons une belle traversée de la rivière, pour passer de l'autre côté de la Vallée.


 

Et maintenant, 800 m de dénivelé à grimper en quelques kilomètres. Après la ferme de Churritcheguy, nous rejoignons le parcours du Trail Gourmand. Un mur nous attend, juste devant nous, pour atteindre Gathuly Beherea. « Il faudrait que l'organisateur arrête de prendre les moutons comme traceurs du parcours » me dit Caliméro. C'est vrai. Dans les Alpes, les sentiers montent en lacets. Dans le Pays Basque, c'est direct en haut de la « colline ». Nous faisons un arrêt au ravito, où on nous réserve un superbe accueil.


 

Nous empruntons une route, puis c'est un passage en forêt. Nous avons droit à un superbe ballet de vautours fauves. Nous montons bien jusqu'à Harrigorry (1117 m), un beau morceau de montagne. Dans le dernier ressaut, nous sommes rejoints par Willy et Sylvain qui ont mis le turbo. Impressionnant. Ensuite, c'est une descente technique, sur une terre rouge, glissante. Nous arrivons rapidement au Col d'Elhorrieta, puis au Col d'Ispeguy, où nous sommes encouragés par nos supporters.


Nous avons devant nous la quatrième et dernière montée de cette étape. Il nous reste à passer le Col de Buztanzelhay. Caliméro mène toujours le train. Entre Butanzelhay et Harrieta, nous avons un sentier tout en crêtes sur une terre noire avec des pierres bien glissantes, il faut être prudent. Nous remontons une équipe. Puis une deuxième. Il nous reste 8 km. Nous nous sommes préservés et nous allons nous régaler dans ce final. Je passe en tête et j'impose un rythme très rapide.


 

Nous avalons les sentiers. Caliméro est juste derrière moi et Patrick et Olivier nous suivent. Sur la grande piste, nous sommes bien à 14-15 km/h de moyenne. Il nous reste juste à gérer le petit tape cul de Urdos au km 41 et l'arrivée nous tend les bras. Nous terminons quatrième de cette deuxième étape, en 6h40, à 10 minutes des premiers.


Pierre Horeau (Pilou) & Frédéric Baré (Caliméro), dossard 133.

 

Au final, nous sommes 7ème de cette première édition du Trail des Villages, très heureux de notre course. Pour une première expérience de course par équipe, nous l'avons bien géré. Merci à mon coéquipier, Caliméro, aux supporters, aux organisateurs, aux bénévoles, aux habitants de la Vallée des Aldudes, à Martxel et kiki. Euskal Trail, Euskal Herriko Zapore Guziak… Euskal Trail, toutes les saveurs du Pays Basque… A l'année prochaine !


Récit de l'Euskal Endurance Trail 2009 ICI



12/05/2008
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