TRAIL DE L’ABER WRAC’H 2013 : la Fureur Bretonne
« Breizh Sport Aventure », ces bretons du Finistère sont des fous furieux. D’un Aber tout tranquille, avec ses beaux chemins et ses points de vue… ils en ont fait un parcours digne des meilleurs trails. Dire que j’ai apprécié ce Trail de l’Aber Wrac’h est un doux euphémisme. Je le mets direct dans ma liste de mes préférés. 45 km intelligemment pensés et tracés. Et surtout, un superbe état d’esprit qui transpire de sympathie. « Breizh Sport Aventure » a réussi à réunir dans cette épreuve tout qui fait pour moi l’attrait du trail. L’exigence du parcours impose d’arriver en forme pour pouvoir profiter pleinement de l’environnement de l’Aber Wrac’h, ce bras de mer qui entre dans les terres. Les 1100 m de dénivelé positif peuvent sembler bien faiblards par rapport aux profils plus montagnards. Et pourtant. Même le candide ne soit pas s’y laissé prendre. Les multiples montées et descentes, les passages techniques et les relances sont la norme sur cette épreuve. Mais le Trail de l’Aber Wrac’h n’aurait pas ce cachet si particulier (et enthousiasmant) sans ces petits détails qui font tout. Ces trouvailles qui surprennent agréablement, tel le « Tunnel of Love » (ou le « Breizh Purgator » pour les réticents).
8h25. La Chapelle du Pardon. Le Folgoët. Jogoman (alias Joël Caer) nous fait un court briefing de cette édition de l’Extrême Trail. Près de 700 participants sur cette distance qui va nous conduire jusqu’au Pont de Plauden, par la rive gauche de l'Aber. 45 km à parcourir en autonomie totale. C’est déjà une excellente idée. Chacun doit partir avec sa réserve alimentaire pour gérer totalement son effort et sa progression. L’assistance est interdite… mais les encouragements sont les bienvenus (et ils le seront). Tout le long de ce trail, j’ai particulièrement apprécié cet état d’esprit. Tant dans le balisage (précis et discret), que dans les échanges entre participants et bénévoles. La carte et le topo de course sont très bien faits, signalant là les difficultés, là les points de rencontres, là les curiosités. J’aime ces trails pensés pour les participants et les supporters tout à la fois. On sent l’expérience et la générosité de toute une équipe. Sans oublier la solidarité envers celles et ceux qui en ont besoin. Et bien sûr le respect. De la nature, des propriétés privées traversées, des participants eux-mêmes. En ces lieux du Pèlerinage du Grand Pardon, les organisateurs n’ont rien à se faire pardonner.
Quoi qu’en y réfléchissant bien un peu, on peut quand même trouver à redire à ces « furieux bretons » du Finistère. Quelle est cette manie de nous laver tout propre, à grand renfort d’eau… pour ensuite, nous conduire dans la boue ? Pourquoi, lorsqu’il y a un beau Pont en pierre construit par le Diable lui-même… on traverse l’Aber à côté dans la vase ? Pourquoi lorsqu’il y a des chemins plutôt plats et tranquilles, on bifurque dans les sous-bois, en dévers, parmi les racines et rochers ? Pourquoi nous inviter au magnifique Château de Kerhouartz, sans nous offrir une bonne bière bretonne ? Pourquoi nous faire passer sous les arches d’un Pont (le Pont de Loc-Brévalaire) au lieu de passer au-dessus ? Pourquoi doit-on franchir un tunnel de moins d’un mètre de haut, à genou, dans la flotte, et – pire – dans le noir ? Bref, c’est vraiment trop difficile de trouver quelque chose à redire sur ce Trail de l’Aber Wrac’h… même l’agility trail, juste à la fin du parcours (qui pouvait susciter quelques craintes) a obtenu tous mes suffrages. Ce final avec quelques obstacles à franchir (filets de pêche, balles de paille, troncs d'arbres, buses) sous les encouragements d’une foule nombreuse était génial.
Il n’y a rien de pire dans la vie que les gens qui se prennent trop au sérieux. « Breizh Sport Aventure » est une fine équipe qui sait partager sa joie communicative, sa passion pour les sports nature… tout en gardant l’essentiel : faire avec beaucoup de sérieux ce qui semble secondaire à d’autres. Savoir prioriser dans son organisation les choix intrinsèques à une aventure avant tout exigeante et physique, tout en y distillant de l’humour, de la spontanéité… et de la sincérité. A l’image de cet excellent buffet de fin de course, prétexte à revivre (et à prolonger) tous ensemble cette aventure bretonne partagée. J’ai mis beaucoup de temps à revenir à l’Aber Wrac’h, faute de disponibilité (ma précédente participation remontait à 2007). J’en avais pourtant gardé un très bon souvenir. Comme un bon vin, avec l’âge, le Trail de l’Aber Wrac’h s’est bonifié. S’est enrichi. Et a su développé un caractère qui le rend vraiment unique. C’est clair. Je suis venu en 2013… et j’y reviendrai très vite. Les 4h35 passées sur les chemins (et dans l’eau) m’ont semblé bien courtes. J’aurais bien volontiers prolongé cette belle ballade dans le Finistère « où tout commence », dit-on… Un grand merci à tous les organisateurs, bénévoles et partenaires et à mon compagnon du jour, le poulpiquet au bonnet rouge.
Montage vidéo réalisé à partir des images
des organisateurs, participants et accompagnateurs.
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