A chacun son sommet

Après l'Ile de France (Raid 28) et la Bretagne (Trail Glazig), mon petit tour 2008 des régions françaises fait étape dans le Périgord Vert. Avec une distance de 46 km et un dénivelé de 1 800 m+, le Grand Brassac Hivernal Trail (GBHT) est une superbe épreuve, à courir au moins une fois. Le petit village de Grand Brassac nous réserve un formidable accueil et les parcours sont vraiment exigeants : 18 km de nuit, à la frontale, le samedi soir ; puis 28 km de jour le dimanche matin.

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Sur les traces de vos ancêtres !

C'est la promesse du Grand Brassac Hivernal Trail, au cœur du Périgord Vert.

Et bien moi, j'ai retrouvé la trace de mes sensations et de mon mental, le tout avec une bonne dose d'amitié et beaucoup de bonne humeur. Paysages et soleil se sont donnés rendez vous lors de ce superbe week end périgourdin, avec l'enchaînement de deux étapes, entrecoupées d'une soirée et d'une nuit de repos, 46 km au total.

Le samedi 9 février après midi, c'est tourisme. Un petit tour par le Moulin de Rochereuil, dont nous foulerons l'intérieur à deux reprises lors de ce trail, puis une visite de la vieille ville de Périgeux… histoire de prendre la température de ces pierres chargées d'histoire.

Une petite virée entre amis…

Pour nous traileurs, chaque trail est avant tout le plaisir de se retrouver dans de superbes régions de France, de courir ensemble et de partager de bons moments. En fin d'après midi, je retrouve donc Martxel et Kiki et tous leurs amis basques. Nous sommes tous fins prêts pour ce périple autour du charmant village de Grand Brassac. Un petit échauffement sur les hauteurs nous permet d'embrasser dans son ensemble le superbe panorama de cette vallée à la tombée de la nuit. Le ciel est rouge, la nuit s'annonce sombre.

Un peu avant 19h00, nous sommes tous sur la Place du Village pour le départ de cette sixième édition du GBHT. Ma deuxième participation après celle de 2006. Sur la ligne de départ, je retrouve Virginie Nouri. Beaucoup d'émotion de se revoir. Petite présentation à Martxel, nous faisons connaissance avec Florence. Les deux louves sont en forme. On s'encourage tous et bientôt, c'est le départ pour cette petite virée nocturne de 18 km !

Départ plutôt rapide, je m'emballe un peu. Trop content de courir. Un petit tour dans le village, puis nous partons en campagne. Martxel me dit de filer. Si j'avais su, je serais resté avec lui.  Mais bon, je me fais plaisir, c'est l'essentiel. Bien vite, nous avons une belle montée et ça reconnecte bien les neurones : attention Pilou, ne te grille pas. Je vais un peu trop vite et je dois m'économiser. Après une succession de montées et descentes, nous arrivons au petit hameau de Truffières.

De courageux supporters sont là pour nous encourager. Je continue mon bonhomme de chemin. J'entends derrière moi un « Pilou », ce sont des copains basques qui sont à mes baskets… ça me donne des ailes de les savoir là.

De l'huile de coude !

Les chemins nous conduisent rapidement aux falaises du Moulin de Rochereil. 10 km de parcourus… les plus faciles en fait. La descente dans la falaise est géniale. J'arrive au Moulin sous les encouragements de nombreux supporters. Traversée du Moulin et de la passerelle, puis passage dans un petit tunnel… attention à la tête. Ensuite, c'est une grosse bavante. La corde fixe est bien utile pour s'aider. Un grand feu de joie nous accueille là-haut et une main amicale m'aide à passer la dernière racine.

Le terrain est sec, ça ne glisse pas. Un petit chemin en corniche nous conduit sur le bord des falaises. Bientôt j'entends des cris, des gloussements… nos ancêtres sont sortis de leurs cavernes pour venir nous encourager !  Vraiment une superbe ambiance. J'avance vite et bientôt je suis à nouveau sur les hauteurs. Pendant une dizaine de minutes, les sensations restent vraiment bonnes.

Puis le coup de moins bien arrive plus vite que prévu. Et ça tombe mal, car - pour rejoindre l'arrivée - il faut remonter tout ce qu'on a descendu. Pas grave. Je ne veux pas trop puiser, donc je ralentis. Francis, un pote de Martxel me passe. Bientôt, c'est Martxel qui est à mes côtés. Il m'encourage et nous terminerons cette première étape ensemble. Je suis content. Je me sens pas trop fatigué, j'ai bien géré malgré un départ un peu trop rapide.

Un petit gâteau de noisettes !

Tous les copains basques arrivent. Nous avons presque fait un tir groupé, seul Eric est loin devant. Bientôt, Virginie arrive. Elle est radieuse et marquée tout à la fois. Elle y tenait à ce Grand Brassac, sa victoire l'an passé a été décisive pour sa saison. La louve, elle est mordue par le trail. Et là, je sens qu'elle est bien. Même si elle a du forcé un peu, elle est contente de sa course, c'est excellent pour son mental.

Kiki arrive également. Tout ce petit monde se ravitaille, puis nous partons sur Périgeux pour un repos bien mérité. Les parents de Claire nous accueillent. Un savoureux repas, accompagné d'un bon vin, aura raison des plus gourmands. Un bon lit nous attend pour récupérer.

Dimanche, c'est jour de fête

Au saut du lit, un petit déjeuner sportif est prêt pour la fine équipe. Nous sommes vraiment reçus comme des rois, mieux qu'une table d'hôtes ! On se laisse tenter par un morceau de ce fabuleux gâteau aux noisettes dégusté la veille. Puis c'est le départ pour Grand Brassac… Notre GPS en profite pour nous faire visiter le pays ! A 9h24, nous sommes à Grand Brassac et nous retrouvons l'ambiance du trail. Il y a pas mal de monde : les participants de l'Extrême Trail et ceux du Trail de 18 km.

On se retrouve tous sur la ligne de départ. Flo et Viginie sont là. Florence a décidé de courir la deuxième étape malgré son entorse. C'est une battante. Tout comme Virginie qui est très sereine. On s'encourage tous et c'est top départ. Les sensations sont bonnes. J'avale les chemins. J'ai pris des chaussures plus légères, je suis bien. Nous faisons la première partie du circuit de la veille, le paysage est de toute beauté. Ciel azur.

Bientôt, c'est le Hameau de Truffières et nous bifurquons vers la boucle bleue de 10 km. C'est la forêt. Un groupe de 5 traileurs est devant moi. Je les prends en chasse pour les rejoindre. Puis c'est la surprise du chef… un passage sur un grand filet, sorte de pont de singe version XXL. Vraiment sympa, on s'amuse comme des gamins. Bob le breton m'encourage.

Merci Bob pour les photos !

Un petit moulin… et des cordes !

Nous terminons la boucle bleue pour reprendre le circuit de la veille. On file vers le Moulin. Je suis vraiment bien. Passage du 20 km en 1h40. J'ai peutêtre couru un peu trop vite, je risque bien de mordre la poussière à un moment ou un autre. Le terrain est vraiment sec, du coup, c'est assez rapide. Je passe les premières falaises, puis je traverse le Moulin. Je reconnais le propriétaire à qui j'ai acheté la veille de l'huile et de la confiture de noix. C'est l'avantage de courir des trails un peu partout… on rapporte toujours des spécialités du Pays.

Je remonte les dernières falaises. Un gars arrive derrière moi, m'encourage et me passe. Je viens de manger ma pâte de fruit. Je n'ai plus rien d'autre et je suis à court d'eau. J'ai manqué de vigilance et je n'ai pas fait le plein au dernier ravito. Pas grave. De toute façon, je me sens fatigué. Du coup, je vais gérer tranquilou cette fin de parcours. Je passe des gars qui font le trail de 18 km. Ils ont un petit mot sympa pour moi, c'est agréable. Bientôt, j'entends Kiki qui m'encourage… ça me redonne un coup de fouet. Il reste 3 km.

Compagnons pour de prochaines aventures !

Les mètres s'égrènent bien vite et ça sent l'écurie. Ça tombe bien, j'ai plus trop d'énergie. Je traverse le champ, un petit passage dans le bois et puis c'est l'arrivée. Beaucoup d'encouragements… un petit mot au speaker et une accolade avec le gars qui termine derrière moi. Je me dirige vers la table du ravito gargantuesque… et je me requinque bien vite. Martxel arrive… puis c'est le tour de Virginie. On est tous assez émus. C'est vraiment une joie de se retrouver tous les trois dans de telles circonstances.

Au classement final, Virginie remporte cet Extrême Trail pour la seconde année consécutive. Superbe. Florence termine 4. Vraiment une battante cette fille. Et pourtant, elle débute juste sur le trail… ça promet... Pittika termine 33 et moi 31. Avec le Trail Glazig, j'avais retrouvé mon mental. Avec ce Grand Brassac, j'ai retrouvé mes sensations. Je vais reprendre de bons entraînements, me réaffûter… et cette saison 2008 s'annonce vraiment superbe. Bravo à Pascal et à toute son équipe.