A chacun son sommet

A chacun son sommet

TEMPLIERS 07 : Se faire PLAISIR !!!

 

« Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité. »


Ces quelques mots, je les applique à ma vie de traileur. Les Templiers m'ont marqué depuis ma première participation en 2003. J'y reviens chaque année (sauf en 2005 pour cause de traversée de l'Ile Nature), et chaque fois, c'est un plaisir renouvelé. Cette sensation si particulière de vivre un moment privilégié. Car le Festival des Templiers est un unique. Il y a les trails bien sûr (Kinder Trail, Templière, Puma Trail & la Grande Course des Templiers), mais il y a sutout cette ambiance et cette chaleur humaine. Et cette année encore plus, je me suis immergé totalement, profitant de chaque instant.

Un commentateur unique, une très belle organisation et beaucoup... beaucoup de supporters qui ne sont pas avares en encouragements ! En plus, les dossards mentionnent désormais notre prénom, comme sur certains ultras. J'ai entendu de nombreux "Bravo Pierre". Bon, faudra juste écrire un peu plus gros, car c'est pas facile à lire (et ça donne aussi "Bravo On ne sait pas lire" qui déclenche encore un sourire).


 

La nature a mis ses plus belles couleurs d'automne et les villages d'Averyon nous accueillent en ces terres si « hospitalières », avec pour toile de fond, les Cévennes. J'ai abordé cette édition 2007 très sereinement. J'ai pas mal de kilomètres dans les jambes depuis ce début d'année et je cours chaque trail suivant les sensations du moment. Je suis juste un peu fébrile par rapport à la météo. Les paysages sont de toute beauté, et comme pour l'Euskal en septembre, je souhaite vivement que le soleil soit au rendez-vous. Et mon vœux a été exaucé au delà de mes espérances. 

 

Nant - Sauclières

 

Dimanche, 4h00, on a déjà gagné une heure de sommeil, c'est déjà ça. 5h00, direction la Place du Village. Le départ des Templiers, c'est une expérience. J'ai beaucoup aimé le texte de Gilles Bertrand et puis aussi cet instant où les 3000 frontales se sont allumées d'un coup. Tout simplement magique. Les favoris disent chacun un petit mot. Et puis à 5h30, c'est le départ. Au coup de fusil, les feux de bengalle jaillissent de part et d'autre. Une fois sortis de Nant, toute cette partie est assez roulante, un grand serpent de lumières traverse la vallée et monte dans le flanc du St Guiral.

 

 

Fleuve de frontales

 

 

En direction du St Guiral...

 

 

Petit à petit, ça s'étire et on arrive à une bonne patate.  Puis on retrouve les tunnels ferroviaires toujours si agréables. Je sais pas si je rêvassais, mais il m'a semblé que la fameuse fourgonnette du second tunnel a disparu. Il faut faire attention au rythme, je trouve que ça va vite. Je me modère. A Sauclières (km 14,5), nous avons droit à une haie d'honneur.


 

Sauclières - Col de la Guéritte - Saint Guiral

 

Le brouillard nous enveloppe. Nous sommes en train de passer au dessus de la mer de nuages. Et ça me donne envie de dormir. Heureusement, ce sentiment ne dure pas très longtemps. C'est le lever du jour. Au col de la Guéritte, de nombreux spectateurs nous encouragent. Puis c'est le lever de soleil. Très très beau. Là, c'est pause photos obligatoire.

 

                

 

 

 

 

 

 

Petite descente fort bienvenue avant d'entamer la montée du Saint Guiral. Puis la vieille forêt et ses arbres tortueux, j'en profite pour faire une pause technique. Bientôt, j'entends mon nom et c'est Frank qui arrive. Nous n'étions vraiment pas loin. C'est agréable de courir avec un gars qui a le même rythme. Chacun prend le relais, on discute des projets de trails futurs, on dit merci aux supporters, on fait des sourires, on tape dans les mains des enfants... et on s'encourage mutuellement quand on a un coup de moins bien. Nous arriverons vite au Saint Guiral.

 

Saint-Guiral - Dourbies

 

La première partie de la descente du Saint Guiral, ben moi, j'aime pas. Ce n'est pas très agréable (piste bétonnée). Très rapidement, on retrouve des chemins en forêt (c'est mieux). Nous gérons la course jusqu'à Dourbies. Un peu avant le Village (à la Rouvière), nous entendons la cloche, ma cloche en fait, de Devouassoux à Cham. Ma mère est là pour nous encourager. Ça fait bien plaisir. Surtout que les cloches ne sont pas fréquentent en ces contrées.


 

 

 

Puis dans la dernière montée avant Dourbies (km 35), ce sont Laurine, Pascal, Brigitte et mon père qui nous encouragent. Laurine me propose même un carré de chocolat. Quelle délicate attention. Mais je décline, car je n'ai plus trop envie de sucré pour l'instant (overdose de sucré en fait). Le ravitaillement de Dourbies est gargantuesque et j'en profite pour manger une bonne tranche de pain tartinée de Roquefort (le PLAISIR du trail j'ai dit !).

 

 

 

Dourbies - Trêves

 

Méfiant, et connaissant le parcours, j'en avais bien gardé sous le pied. Pourtant, la Crète du Suquet, je vais la monter un peu trop vite je crois. J'étais content de voir Bruno et la loulou family à ce moment là, mais aussi un peu déçu pour Bruno ; ça se voyait dans son regard combien il était peiné de ne pouvoir courir (Bruno souffre d'une peristite tibiale qui l'a empêché de prendre le départ). Avec Frank, nous arrivons vite au sommet de la crète. Il faut encore monter 30 m sur la gauche, pour emprunter un single track parmi les pierres et feuilles.


 

  

 

La descente sur Trêves est superbe. De très beaux sentiers qui se courent vraiment bien. Nous nous laissons un peu emporté et arrivons rapidement dans un premier hameau sur les hauteurs de Trêves (km 45). Une route nous conduit jusqu'à Trêves, où nous sommes accueillis par les hourra de nos supporters. Un bon ravitaillement, puis c'est le fameux Grand Causse qui se présente devant nous.  

 

Trêves - St Sulpice

 

La montée n'a pas changé, c'est une bavante. Plus haut, c'est une piste forestière, moins sympa que le chemin des éditions précédentes. Nous arrivons en forme sur le Causse. Et là (après réflexion…) c'est sûr, j'ai un peu trop allongé. J'ai toujours tendance à être un peu trop enthousiaste en course, je cours suivant les sensations et je sais pas toujours me modérer. Donc, Frank et moi, on a laissé quelques plumes sur ce Causse. Et on a même pas vu l'arche dont parlait Gilles Bertrand au départ, "le Rubis du Causse". C'est pas sérieux tout ça.

 

 

 

 

La descente de St Sulpice fut particulièrement désagréable. Ça bouchonne un peu. On ne peut pas se laisser aller, il faut se retenir et je n'aime pas ça, car ça chauffe les cuisses. En plus, il y en a toujours un ou deux qui veulent doubler (alors que ça n'avance pas et qu'il n'y a pas de place pour doubler). On arrive vite sous un petit pont. Là, Laurine, Brigitte et Pascal, mes parents... nous encouragent… alors, on se sent des ailes parfois : allez les gars, allez Pilou, allez Frank.... en moins de 8h00 !!!

 

 

St Sulpice -Roc Nantais 

 

Au ravito de St Sulpice (km 55), je fais le plein de réserves. Mais je sens que je commence à fatiguer. Il reste une bonne douzaine de kilomètres. Et pas un mince morceau. Nous repartons avec Frank pour enchaîner les courtes montée et les tapes cul. C'est évident maintenant, on ne rentrera pas au bercail en moins de 8h00 (c'était mon objectif initial, un peu présompteux de ma part...).

 

 

On a plus assez de carburant. Donc, on prend notre petit bonhomme de chemin, enchaînant marche rapide et marche tout court. Ça se révèle efficace, car on avance quand même. Quand le terrain le permet, on trottine. Nous sommes au dessus de Cantobre, le panorama est superbe, nous dominons de plus de 100 mètres les rivières de la Dourbie et du Trévézel.

 

Je suis un peu à la ramasse, Frank me soutient et je l'en remercie. Mais bon, je commence à trouver le temps long, qu'est-ce qu'il est loin le Roc Nantais ! On traverse des buis qui embaument et le Roc est enfin là.

 

 

Roc Nantais - Nant 

 

Rapidement, on entend les clameurs de la Vallée. Il reste 3 km de descente. Mais bon, je voudrais pas jouer les rabat-joie, mais je préférais la descente des précédentes éditions. Certes plus technique et aérienne, mais beaucoup plus agréable selon moi et vraiment impressionnante pour le finish de cette superbe course.

 

Point de vue sur Nant du Roc Nantais

 

Le dernier km se court sur un chemin empierré longeant un beau muret, puis c'est l'entrée dans Nant. On a droit à la musique d'ERA, passage du pont, puis petite remontée vers le centre du Village. Nous arrivons en 8h32, 168èmeLa fin d'un beau périple. Human adventure trail. Encore une belle page de mon histoire avec les Templiers. Nos supporters nous encouragent, nous félicitent. Merci. Que du bonheur... Nous resterons longuement sur le site d'arrivée à discuter, avant de partir prendre une bonne douche.

 

 

 

 

Après course - Retour

 

Ensuite, ce sera une bonne bière. Les spectateurs sont nombreux pour accueillir tous les arrivants. La nuit venant, nous voyons les frontales descendre du Roc Nantais. Quel courage. Je quitte les amis de Raid Nature 01, car je rentre sur Angers le soir même. Avec mes compagnons de voyage, Frank, Alain, Christophe et Benos, nous allons nous rassasier avec l'Aligot. Ensuite, nous quittons Nant. Ces 36 heures en Aveyron sont passées à toute vitesse, mais que du PLAISIR !



29/10/2007
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