A chacun son sommet

A chacun son sommet

TRAIL DES GYPAETES 08 en Vallée d’Argelès-Gazost

 

J'aime courir en montagne et le trail des Gypaètes dans les Hautes Pyrénées représente tout ce que j'apprécie dans ce sport : un parcours exigeant et varié, des paysages superbes et beaucoup de convivialité. En plus, à l'encontre de prévisions météo pessimistes, nous avons eu une journée de printemps magnifique.

 

 

Un chevreau et un chamois à la poursuite des vautours

 

Ce trail des Gypaètes, je l'ai couru avec Pittika, le chevreau bondissant, alias Martxel. Vu qu'on me surnome le chamois volant, voila un duo de bipèdes à l'assaut des montagnes pyrénéennes. Ça faisait un bout de temps qu'on voulait refaire un trail ensemble et comme nous serons équipiers en août sur la Kimm (Raid d'orientation dans les Alpes), c'est bien de s'habituer à progresser ensemble sur ce type de terrain.

 

Je suis arrivé sur Pau la veille du trail, en train, et Martxel est venu me récupérer. Direction Lourdes et la Maison de Quartier d'Anclades pour le retrait des dossards, suivi d'un petit repérage (avec le regard) du circuit par les cimes jusqu'à Argelès-Gazost (Pic du Jer, Béout, Pibeste). La végétation est déjà bien verte, les arbres en fleurs et le panorama sur la Vallée est superbe. La chaîne de montagnes est plâtrée, je ne m'attendais pas à voir tant de neige à cette époque.


 

 

Un départ à l'arrivée… le Pic du Jer sans funiculaire

 

Dimanche 14 avril au petit matin, nous nous rendons... à l'arrivée (!). Ce trail a la particularité d'être un trail en ligne. Le parcours nous mène de Lourdes à Argelès-Gazost. Nous laissons la voiture pour une navette qui nous conduit sur le site de départ. Le Pic du Jer (948 m) est juste en face de nous. Et point de ticket pour emprunter le funiculaire… nous y monterons à la force de nos mollets. Je fais connaissance avec plusieurs joyeux lurons des « Pyrénées Raiders ». Forts sympathiques. Un court échauffement, puis le départ est donné dans la foulée et c'est assez rapide. Et même quand ça monte, on court ! Devant, ils galopent comme des isards. Faut dire qu'il y a du beau monde : Lorblanchet, Basson, Beyserre…


 

 

A notre rythme, on avance bien. Le chemin se monte (trop ?) facilement. Martxel n'a pas de très bonnes sensations, conséquence d'une semaine de boulot chargée et d'un déficit de sommeil. On monte donc chacun à notre rythme. Bientôt, le Pic de Jer est en vue. Il y a quelques grands lacets pour rejoindre le sommet.

 

 

Certains coupent à travers tout. Je n'en vois guère l'intérêt, hormis celui d'y laisser des plumes. Martxel est dans mes pas et me rejoint. Nous arrivons au Pic. Accueil fort chaleureux. Beaucoup de supporters et d'encouragements. 

 

 

Un petit coin de Paradis, enfin selon moi...

 

Nous faisons la bascule juste après la double croix. Nous empruntons un beau petit chemin et Martxel vient de se muter en chevreau. Il détale et saute partout. Nous débouchons sur une longue piste 4x4, un très beau belvédère sur Lourdes en contre bas.

 

 

Descente rapide suivie d'un sentier plus technique qui nous conduit au premier ravito. Nous traversons les faubourgs de Lourdes avec un passage au lieu dit « Paradis ». Un peu de route sur cette portion, puis nous entamons la montée vers Béout, deuxième difficulté du parcours. Sentier agréable, en sous bois et en paliers.

 

 

 Passage au pied d'une falaise qui ensuite nous dégage la vue sur le Béout. Je monte bien en m'aidant des mains sur les genoux. Sentier peu caillouteux. Arrivée à Béout. Contrôle. Je fais une petite pause photo et laisse passer Martxel.

 

 

Nous courrons sur cette magnifique crête du Béout et je ne peux m'empêcher de faire une petite vidéo pour capter ces sensations de course face au panorama de la Vallée d'Argelès-Gazost et ses cimes enneigées.


Le troisième « gros » caillou : le Pibeste

 

Nous passons les vestiges d'un ancien téléphérique pour entamer une très belle descente. On se fait plaisir. Un replat s'ensuit. Moment de répit (et de courte durée), avant le dernier gros caillou à gravir : le Pibeste (1349 m). J'ai une belle foulée et Martxel me dit de m'économiser. Il a raison. Bientôt, ça remonte bien, en direction du deuxième ravito. Sur ce trail, les ravitos sont seulement pourvus en eau, pas de solide. Du coup, c'est pratiquement de l'autonomie complète. Km 20. Nous avons le Pibeste (« l'apéro » nous dit un bénévole) juste devant nous.


 

J'ai un peu chaud, mais je n'ai que ce tee-shirt à manches longues.... et un manches courtes aurait été mieux approprié. C'est pas aisé de choisir son équipement, les conditions climatiques changent tellement en ce moment. Nous entamons très vite la grimpette. Un pépé du cru m'encourage chaleureusement en me disant d'en profiter au maximum, de me faire plaisir, tant qu'on est jeune ! S'il savait combien je savoure ce trail.

 

Aller biloute, aller biloute !

 

Arrivé au croisement avec une piste, un supporter nous dit que nous sommes bientôt arrivé au sommet. Info ou intox ? Intox me dit Martxel… ça va encore monter sec. Une partie un peu plus roulante nous permet de bien avancer, puis la pente s'accentue sérieusement. Nous entrons dans la Réserve Naturelle du Massif du Pibeste.


 

 

Des enfants nous encouragent joyeusement avec des « aller biloute, aller biloute ! », les cht'is sont passés par là ! Nous entrons dans le sous-bois. Là, ça monte franchement. A la sortie du bois, nous avons une grande traversée à flanc de montagne... et ça monte toujours.

 

Pas de répit. Il faut rejoindre un collet, puis un petit quart d'heure pour atteindre la « cerise sur le gâteau ». Depuis un moment déjà, notre progression est rythmée au son d'une cloche d'un groupe de supporters. Il y a vraiment beaucoup de monde tout au long du parcours. Mais bon, je ne me sens plus très en forme. J'ai plus de carburant, j'ai faim. Je m'arrête au collet pour me ravitailler. 

 

Un dernier ressaut avant la descente finale (mais pas la fin pour autant)

 

Je repars vers le sommet du Pic, mais je ne déborde pas vraiment d'énergie. Martxel m'a attendu. Il n'a pas remarqué tout de suite mon coup de bambou.  Avec cette pause, il s'est refait une santé… chacun son tour. On échange quelques boules de neige… et les encouragements facilitent  ma progression. Me voilà au Pic du Pibeste, pas très frais je l'avoue.

 

 

 

Nous basculons de l'autre côté sur un chemin en balcon parmi les arbres, puis c'est la descente. Petit à petit, les sensations reviennent. Martxel envoie bien. Il file à une bonne allure et m'encourage à distance. Il a la forme. Je me sens mieux également et me lâche.

 

Nous passons plusieurs gars. Bientôt, nous sommes en bas et nous filons sur un chemin carrossable. Un bénévole nous annonce que le dernier ravito est à moins d'1 km. A bon ? c'est pas l'arrivée… il reste 3 km. J'avais mal étudié le topo, croyant que cette fameuse descente « finale » nous conduisait directement à l'arrivée...

 

 

Une sacrée belle sortie en montagne

 

Après le ravito, on poursuit notre bonhomme de chemin. Nous croisons des gars en quads qui nous annoncent encore 4 km. C'est pas possible ! (faut jamais demander combien il reste de km, surtout quand tu es fatigué). Finalement, il en reste deux fois moins… et bientôt, nous entrons dans Argelès-Gazost, la belle place, quelques ruelles, le parc du Casino… et l'arrivée à la salle des sports dans les 50 premiers. 3h50 d'un entraînement soutenu : 34 km et 2000 md+.


 

Un sympathique apéro offert par des potes basques, une paëlla géante accompagnée d'un petit vin rouge nous requinquent tous. Petite confidence de l'organisateur : il va corser la fin pour 2009. Ajouter une dernière petite bosse… sur les derniers kilomètres qu'il juge trop plat !

 

Le trail des Gypaètes, c'est une sacrée sortie en montagne. Et vu d'ici, les Pyrénées sont (réellement) plus proches ! Un avant goût du Pyrénées Expé Trail édition "0", où, avec Didier, je vais me régaler ! Merci à Martxel, Thierry, Nicolas, Sylvain et tous les autres pour ce beau week-end bigourdain. Rendez-vous est pris pour l'Euskal.



14/04/2008
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