A chacun son sommet

A chacun son sommet

UTMB 08 : Que du bonheur

 

 

Ce vendredi 29 août 2008, me voilà pour une cinquième fois au départ de l'Ultra Trail du Tour du Mont Blanc. Les conditions sont idéales, je me sens bien en forme et je me réjouis de faire ce tour avec Martxel, mon compagnon d'infortune de l'édition passée. Nous avons décidé de le courir ensemble, coûte que coûte.


Le premier objectif est de le finir, car par expérience, je sais qu'il ne faut surtout pas sous estimer la difficulté de ce tour, au motif qu'on l'a déjà bouclé plusieurs fois. Le deuxième objectif est de passer sous la barre des 30 heures. Est-ce réaliste ? Je ne sais pas vraiment. En 2004, j'avais approché les 30 heures, mais le parcours comptait 10 km et 1000 m de dénivelé de moins… On verra bien donc.


Sylvain, un bon copain de Martxel, avec qui j'avais sympathisé au Trail des Gypaètes, souhaite courir avec nous, pour profiter de notre expérience. Ce sera vraiment une belle « recrue », car il nous a beaucoup apporté pendant ce tour


 

Une épopée à trois autour du Mont Blanc

 

Avant le départ, nous faisons une photo de notre équipe, devant la Maison de la Montagne, puis nous saluons nos supporters, qui vont nous suivre pendant tout ce périple. A 18h00, nous avons droit au briefing de la course. Que cette journée est passée vite, il est 18h30 et c'est le départ. Nous sommes loin, car nous voulons être particulièrement prudents cette année. Je reconnais le Lieutenant Blueberry (qui m'avait donné de bons conseils pour le Raid 28) avec ses lunettes de star et aussi la Souris (star de la plaquette 2009 du Raid 28, que je compte bien refaire...).


Sage et vigilant, il faudra l'être : la dernière partie du parcours, les 43 km entre Champex et Chamonix, réserve trois grosses montées : Bovine, Catogne et la Tête aux Vents. Nous marchons depuis au moins deux minutes, on est pas en surrégime… Bientôt les premières foulées et un petit rythme de sénateur nous conduit jusqu'aux Gaillands. Nous sommes même flashés à un peu plus de 10 km/h !


 

J'encourage Pierre, un gars avec qui j'ai couru une grande partie de la Course aux Etoiles. A partir de là, le chemin est bien agréable jusqu'aux Houches. Km 8. Sensations excellentes. Nous entamons la montée vers la Charme. Ça passe vraiment bien. Le panorama sur le Mont Blanc est toujours aussi somptueux. Nous remontons Werner et Cédric – L'Castor Junior. Quelques échanges et une petite photo. Un peu plus loin, c'est Tine que nous croisons.


 

Décidément, j'en connais du monde à force de courir. Encore une petite photo souvenir. Passés La Charme, nous basculons vers Saint Gervais. La descente de l'an passé m'avait laissé un mauvais souvenir. Et bien cette fois, il n'en fut rien. Le nouveau tracé est judicieux. Il nous évite une grande partie de bitume. Il suffit juste d'être vigilant et de ne pas se laisser gagner par l'enthousiasme. Descendre trop vite peut causer de sacrés dégâts. Sandrine Beranger nous dépasse. Ce que cette fille court bien. Je me souviens de sa victoire à la Diagonale des Fous en 2005, nous avions couru un bon bout de temps ensemble jusqu'à Cilaos.


 

Nous quittons les alpages pour entrer en forêt et la lampe accrochée sur la bretelle de mon sac se révèle fort utile à ce moment là. Nous filons tous les trois et arrivons bien vite à Saint Gervais. Le public est nombreux, c'est impressionnant. Beaucoup d'encouragements. Il est 21h00, nous sommes dans les 350 premiers. Je suis satisfait, cette partie est très bien gérée. Je me dis que les 30 heures sont peut-être jouables.


 

Nos supporters nous encouragent, le drapeau basque virevolte et après un bon ravitaillement, nous voilà partis pour rejoindre les Contamines. Nous progressons toujours bien. Je m'alimente bien, je bois bien. Vraiment super. Nous faisons juste une pause pour mettre un tee-shirt long, car avec le torrent, je crains un coup de froid. Nous arrivons aux Contamines. Bref arrêt pour s'alimenter. Nous repartons tous les trois, toujours bien.

 

Une partie de bitume me mine un peu, ça me semblait pas si long avant. Le chemin des précédentes éditions était plus sympa, mais c'est vrai qu'il a été emporté lors d'un violent orage l'année dernière. Je fais une pause car une taupe frappe à la porte. Martxel et Sylvain continuent en marchant. Une fois soulagé, je les rejoints en courant. Mais que le temps passe vite, et pendant ce court arrêt, ils ont déjà pris de la distance. Je les recolle finalement. Nous poursuivons vers Notre Dame de la Gorges.


 

Le sommeil s'invite à la fête

 

Les sensations sont moins bonnes depuis les Contamines. Dans la montée vers la Balme, Martxel nous avoue avoir un pépin : il a envie de dormir. Je le rassure en lui disant que c'est tout pareil pour moi. Sylvain, lui, est toujours aussi fringuant. Ce sont les aléas de courir une telle épreuve à trois : on a pas le coup de pompe tous au même moment. Enfin, avec Martxel, on fait coup double à la Balme et sommes d'accord pour un repos de 15 mn. Sylvain, très solidaire, reste avec nous. Cette pause dans un petit chalet est récupératrice. Après un bon café, nous repartons pour le Col de la Croix du Bonhomme.

 

La montée se passe bien, même si je me sens fatigué. Pourtant, les jambes sont excellentes. Mais l'envie de dormir est trop présente. Le fruit de trois semaines de bivouac en montagne. C'est la première fois que je me fais piéger de la sorte. Nous passons le Refuge de la Croix du Bonhomme vers 1h45. Nous sommes dans les 500 premiers. Plus de 150 coureurs nous ont passé pendant notre arrêt. Nous basculons ensuite vers les Chapieux. La descente est méconnaissable, c'est vraiment très sec cette année. Finis les ruisseaux. Nous descendons vraiment bien pour arriver aux Chapieux, km 50.

 

L'ambiance y est toujours si agréable. C'est de mieux en mieux chaque année. A 2h30 du matin, un groupe de musique donne le rythme. Une bonne soupe et un bon ravito et nous partons. Il faut désormais rejoindre la Ville des Glaciers. Un des passages les plus monotones du circuit. C'est là que j'avais rencontré Martxel en 2007. Nous décidons de marcher rapidement, pour pouvoir digérer. La course aurait été plus appropriée, mais nous n'en avons pas envie. Vient ensuite la montée du Col de la Seigne pour passer en Italie. C'est une montée facile, mais là, elle fut longue. J'ai vraiment sommeil, je suis moins vigilent à mon alimentation. Nous avançons quand même à un bon rythme et finalement, nous le passons ce col.


Reste une descente pour atteindre le ravito du Lac Combal. On marche, du coup, la progression est ralentie et on se fait doubler. Pas agréable. Martxel me soutient dans ce passage difficile et me dit qu'on va se reposer un peu, pour que je me requinque. Heureusement, car je commence à tituber. Une fois au Lac Combal, nous retrouvons Sylvain qui nous attendait et nous faisons une pause de 15 mn sous une tente chauffée Je me réalimente bien, mange du salé, ça passe bien. Martxel fait un somme également. Sylvain, toujours patient, nous attend. Je me dis qu'il doit regretter son choix de faire équipe avec nous. Nous repartons. Il fait froid.


 

Nous apercevons les premières lueurs du jour sur le Val Veny et ce fameux Lac Combal. Nous attaquons la montée de l'Arrête du Mont Favre. Je me sens de mieux en mieux. Arrivés à l'arrête, nous basculons vers le Col Chécrouit. Sylvain annonce le rythme à suive : 18 km à l'heure pour arriver dans les temps à Courmayeur. De toute façon, l'objectif des moins de 30 heures est illusoire. Ça ne passera pas. Il faut désormais bien gérer pour terminer ce tour dans les meilleures conditions. Nous nous faisons plaisir dans cette belle descente. Au niveau du bois, nous remontons sur Tine qui s'est blessée au pied. Je l'encourage mais je vois bien que c'est fichu pour elle. C'est dommage, elle est si sympa. Les dures lois de l'ultra en montagne. Nous arrivons à Dolonne, merveilleux village valôtain, à 8h15.

Un pilou tout content


Gros accueil de nos supporters. Nous prenons 30 mn pour nous doucher et nous restaurer. Je prends des nouvelles de Didier auprès de Sylviane, il fait une super course, je suis ravi pour lui. Puis nous repartons. Je me sens super bien. Je n'ai jamais été aussi en forme à Courmayeur. 78 km et 4300 m de dénivelé positif de fait et pourtant, je ne ressens rien. Le moral est excellent. Nous passons par le centre ville de Courmayeur, la Place de l'Ange, la Maison de la Montagne… des lieux fréquentés lors du GranTrail Valdigne début juillet. Et le temps est fabuleux.


 

Bientôt, c'est Bertone qui nous attend. Nous en entamons l'ascension, c'est vraiment une superbe montée. Vers 10h00, nous sommes au refuge, juste en face du Mont Blanc et du Col du Géant. C'est vraiment grandiose. C'est exactement là que j'avais rencontré Danou en 2006. Je l'avais prise en photo devant ce mythique Mont Blanc. L'UTMB est véritablement le creuset de belles amitiés. Nous aurons l'occasion de nous revoir aux Templiers, car Danou vient de sa belle île de la Réunion pour participer à cette grande fête du trail. Petit ravito, une légère remontée et nous basculons dans le Val Ferret. De très beaux chemins en balcons que nous courrons à un bon rythme. Nous remontons pas mal de monde. La panorama sur le Mont Blanc, la Dent du Géant, les Grandes Jorasses… c'est énorme. Que du bonheur, comme le répète en refrain Sylvain.

 

Nous arrivons au Refuge Bonatti à 11h26. A cette heure là, nous devrions déjà avoir franchi le Grand Col Ferret pour être dans les temps, mais non. Je sens que le moral de Martxel commence à flancher. On commence à bien se connaître et certains détails ne trompent pas. Sylvain a du mal à trouver sa motivation. La descente sur Arnuva se passe bien. Nous faisons une bonne pause. Je reconnais Laurent Tissot, un copain de Didier. Il est vraiment mal. Il a de gros problèmes d'alimentation. Nous repartons pour le Grand Col Ferret. Je suis vraiment super bien. Je conduit toute la troupe jusqu'au Col. Nous y arrivons vers 14h15. Nous avons juste fait un arrêt dans la montée finale. Sylvain, sapeur pompier de métier, a assisté, avec Alexandra Rousset, un concurrent victime d'un coup de chaleur. C'est vrai qu'il fait vraiment chaud. Nous restons peu de temps au Col et entamons la descente. Sylvain prend de l'avance et file dans la descente.


 

Nous descendons prudemment avec Martxel. Sylvain nous attend à La Peule. Toujours souriant, il s'inquiète de notre état. Je le rassure en lui disant qu'on gère cette partie, car désormais, il faudrait courir tous les balcons jusqu'à Issert. Sylvain fait preuve d'une sacrée patience, mais je suis sûr qu'il bouille intérieurement. Pas facile une course à trois. Martxel n'est pas au mieux. Nous venons de passer les 100 km et il se connaît bien. 


 

Pittika a le moral qui flanche

 

En quelques temps, le moral de Martxel a flanché sacrément. Il parle d'abandonner. Il ne veut plus courir. Bon an, mal an, on avance quand même plutôt bien. Le nouveau tracé est vraiment bien. Bientôt, nous retrouvons Kiki, mon père et Aurélie… et nous voilà à la Fouly. Là, une super surprise nous attend. Une banderole « Allez Pilou », réalisée par Lilou, et tous nos supporters sont là. Nous nous ravitaillons bien. Avec Sylvain, nous prenons même une bière. Ensuite, c'est direction Champex. Il est 16h00. Si tout va bien, nous y serons avant 19h00. Martxel a un peu moins le bourdon.


 

Nous passons une belle crête en forêt, on avance bien. Je reconnais NoNo l'Escargot, Présidente des Kikous, qui m'encourage de tout cœur. On se fait la bise, ça fait plaisir… et nous voilà à Praz le Fort, charmant village Suisse. Des enfants ont préparé un bon ravitaillement, très sympa. Passés Issert, nous entamons la montée sur Champex. Martxel me dit être fatigué. Il paie un mois d'août très chargé au boulot. Il semble vraiment désolé. Je lui dit qu'on peut faire une pause soit à Champex, soit à Tirent. Je préfère Trient, car cela permet de passer Bovine de jour… mais finalement ce sera Champex. Arrivés à 18h30, nous y resterons 1h10... c'est long.


 

Marxtel a dormi 30 mn, et pourtant, lorsque nous le réveillons, il nous dit de filer, car il n'a pas l'impression d'avoir dormi. Du coup, je lui fais comprendre qu'on ne l'a pas attendu pour rien et qu'il vient avec nous, de gré ou de force. Sylvain commence à en avoir un peu marre et la fatigue le gagne. Je lui détaille le parcours à venir et il comprend pourquoi je lui avais dit de nous économiser. Ces 43 derniers sont un gros morceau. Et encore, ils ne connaissent pas la fin (je l'ai reconnu et… c'est pas mal). La sortie de Champex est difficile. Nos supporters ont beau nous encourager, j'ai les jambes dures et j'aime pas ça. L'arrêt a été beaucoup trop long pour moi. Je le paie. Il faudra une vingtaine de minutes pour retrouver de bonnes sensations. Je me laisse un peu distancer par Martxel et Sylvain.


 

Dès qu'on passe Plan de l'au et la montée de la piste forestière, je commence à donner le rythme. Un métronome me dira plus tard Martxel. La nuit va nous accompagner jusqu'à la fin. Je tiens absolument à arriver avant le lever du jour. La montée de Bovine se passe bien, j'ai l'impression de la connaître par cœur. Je suis en dedans de mon rythme, nous sommes partis de Chamonix tous les trois et nous arriverons à Chamonix tous les trois. Bovine est très sec. Le passage des rochers est facile. Nous arrivons vite aux Alpages. J'aimerai bien courir, mais il faut être raisonnable.

 

Unis au-delà de la nuit


Nous sommes à Bovine un peu avant 22h00. Là, je retrouve Laurent Tissot et Cédric. On discute un peu, mais Sylvain et Martxel me font comprendre qu'il faut repartir. Il nous reste à monter 150 m pour atteindre le Collet Portalo et ensuite, c'est la bascule sur la longue descente de Trient. J'assure toujours le rythme, je préviens des dangers : pierres, racines… Et nous voilà au Col de la Forclaz, où nos supporters nous encouragent. Encore une petite descente et nous serons sur Trient. Nous y faisons un bref arrêt pour partir à l'assaut des Tseppes et de Catogne. C'est une montée longue et fastidieuse. Les gars me demandent de faire quelques arrêts. Ça me semble long, car je ne monte pas à mon rythme.


 

Nous arriverons finalement sur les crêtes, puis enfin au contrôle de Catogne. Il reste à rejoindre Vallorcine. Nous descendons prudemment avec un groupe de coureurs. Arrivés à la plate forme frontière, le groupe file sur la droite en coupant par la route. Je dis à Martxel et Sylvain que ce n'est pas le bon chemin. Nous suivons l'itinéraire balisé qui nous conduit à Vallorcine. Toute cette partie de piste de ski est franchement désagréable. Nous arrivons finalement au chemin qui nous fait passer par la forêt. Des encouragements nous indiquent que nous ne sommes plus très loin maintenant… vite confirmés par la rencontre avec nos supporters. A 2 heures du matin, au bout de 31h30 de course, nous voilà à Valorcine. Nous sommes à nouveau dans les 300 premiers. Martxel me dit qu'on ne s'arrête pas au ravito, car il aura trop de mal à en repartir. Je lui dit que j'ai besoin de me ravitailler et qu'il faut faire le plein de carburant avant la dernière montée. Finalement, on se restaure tous et ça fait le plus grand bien.


Du coup, à la sortie de Vallorcine, sur le chemin des diligences, je mène la troupe à un rythme soutenu. Je me répète en boucle le leitmotiv de Sylvain : que du bonheur. Bien vite, nous sommes au col des Montets. Nos supporters nous ont rejoint pour parcourir les derniers mètres. Du Col, on aperçoit les lampes qui montent vers la Tête aux Vents. C'est impressionnant cette dernière remontée. Nous l'attaquons rapidement. Au bout de 10 mn, Marxel me demande – déjà – si on arrive bientôt. Lui qui connaît si bien la montagne devrait savoir qu'on n'a pas encore fait grand-chose. Je me dis qu'il en a vraiment marre cette fois.


 

Trois coureurs aux étoiles

 

Nous passons les nombreux escaliers, je les entends râler après le chemin, les pierres, l'organisation… Nous arrivons à un replat et je leur dis qu'il reste encore 200 m en leur montrant notre destination, par l'Aiguillette d'Argentière. Bon, ils ne sont pas franchement réjouis et voudraient faire une pause. Je leur dis non et on repart. L'arrêt, ce sera à la Tête aux Vents à 2130 m, après la traversée du pierrier. Dans la montée du dernier ressaut, nous reconnaissons Joseph, il est hagard et souffre d'une tendinite. Il a dépassé ses limites. Il me demande s'il reste beaucoup, je lui explique la dernière montée. Il dit qu'il finira, même en 46 heures s'il faut. Puis nous poursuivons avec Martxel et Sylvain.

 

Un groupe de gars s'est arrêté dans le vallon et dort. D'autres ne trouvent pas le chemin. C'est vrai que sur cette partie, le balisage est vraiment trop juste. Je progresse parmi les blocs et rochers en direction de la Tête aux Vents. Martxel et Sylvain me remercient de les guider. Nous voilà à la Tête aux Vents. Il est 4h15. Nous échangeons avec les gars du poste de contrôle. Je leur dis que le balisage sur la fin est trop limite et que les dalles rocheuses sont mal signalées. Nous leur disons aussi que plusieurs coureurs sont en difficulté et qu'il faut envoyer du secours.


La Tête aux Vents de jour lors de ma reconnaissance du 26 août


Nous repartons ensuite direction La Flégère pour le dernier ravito de ce périple. Cette liaison n'est pas franchement évidente, mais je trouve la trace. En nous retournant, nous constatons que beaucoup nous suivent. Ils avaient besoin d'un guide. Nous remontons un peu et nous voilà accueillis par des cloches à la Flégère. Il reste à rejoindre Chamonix désormais. 1000 m à descendre, ce n'est pas rien. Tout le début du chemin est infect. Une piste de ski désagréable. Ensuite, nous voilà sur le grand balcon. Martxel me dit que ce n'est pas la peine de courir. Je lui dis que le chemin est roulant et qu'il n'est pas question que tous les gars qui nous suivent et ont profité du guidage nous doublent dans la descente. Du coup, on descend plutôt bien. Nous voilà arrivés à la Floria.

 

Encore quelques kilomètres et ce sera la Place du Triangle de l'Amitié, nom prédestiné à qualifié notre périple transalpin. Sur la piste, kiki et mon père sont là. Nous arrivons bientôt aux Nants. C'est l'entrée dans Chamonix. Des encouragements, le tour du centre ville et des statues du Docteur Pacard et de Jacques Balmat et c'est le passage sous l'arche d'arrivée. Michel Poletti nous félicite. Nous terminons tous les trois en 35h47. Il est 6h19 du matin ce dernier dimanche d'août. Nos supporteurs sont heureux comme tout.


 

Je suis content d'en terminer, mais je ne savoure pas complètement ce final autant que j'aurai aimé, car ces 10 dernières heures ont été difficiles moralement. Moi qui suis d'humeur joyeuse, même dans les moments difficiles, ce fut parfois pénible. Courir une épreuve aussi atypique à trois, c'est un sacré challenge… et nous l'avons relevé… un très bon esprit d'équipe et de solidarité. Je suis heureux qu'on finisse tous les trois, c'est l'essentiel, et dans les 250 premiers, ce qui ne gâche rien.

 

Merci à Martxel et Sylvain, à nos supporters et un grand merci à Niko pour ses conseils, bravo à Didier pour sa perf, aux Pyrénées Raiders (9ème du Challenge Karleskind), à Francky sur la Petite Trotte à Léon, à Kinga, Caliméro et Jean Laurent sur le Courmayeur – Champex – Chamonix. Bon rétablissement à Joseph et à Tine. Une nouvelle fois merci aux organisateurs et aux 1300 bénévoles de cette superbe épreuve.


 

L'Ultra Trail du Mont Blanc, c'est un truc de barjos. Chaque année, c'est de plus en plus difficile et ce n'est pas la peine de tenter de comprendre pourquoi on le fait, c'est seulement, comme le dit Sylvain « Que du bonheur ».



02/09/2008
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