A chacun son sommet

Sommet : Dômes de Miage – Sommet Occidental (3670 m), Massif du Mont Blanc, Beaufortin 

Dates : 14 et 15 août 2007   Dénivelé : 2500 m d+ 

Cordée : Jean-Phi, Léo et Pilou 

Jour 1 : Refuge des Conscrits

Après un bivouac à Notre Dame de la Gorges (Aire de camping car avec bloc sanitaires), flânerie aux Contamines (c'est jour de marché, plein de spécialités à goûter !), puis direction le parking du Cugnon pour laisser la voiture. Finition des sacs et vérif du matos, puis départ avec Jean-Phi pour le chalet hôtel de Tré la Tête (1970 m). Montée par un chemin très agréable avec passages en forêt, sac vraiment lourd, je sens bien le poids de la corde. Avec un bon rythme, nous arrivons rapidement au refuge de Tré la Tête, pause casse croûte.

Poursuite vers le refuge des Conscrits (2605 m). Nous laissons les derniers randonneurs pour prendre la direction du Glacier de Tré la Tête. Le chemin fuyant descend rapidement et nous prenons pieds sur le Glacier. Premier bouquetin en vue, ce ne sera pas le dernier. Il y a une voûte glacière comme sur le Glacier Blanc.

La progression sur le glacier (enfin plutôt le tas de cailloux) est rapide, suivre les cairns au centre du glacier. Passage de quelques crevasses, puis premier moulin. Nous avons continué un peu trop loin sur le glacier, en le remontant, voyant plusieurs cordées venir du haut de la moraine. Demi-tour complet et cap sur les échelles qui permettent de chinter ce passage de glacier et toute cette moraine. Nous rencontrons deux jeunes (que nous avions déjà croisé à la montée), Léo et Laurine, ils veulent faire également les Dômes, sympa.  

Passage des échelles rapide et nous atteignons un beau chemin en balcon. Les lacets nous permettent d'atteindre rapidement un vallon. Notre progression va être sensiblement ralentie par un véritable troupeau de bouquetins. Nous sommes bien resté ½ heure à les contempler et à les photographier sur toutes les coutures (les joies du numérique), puis nous avons continué vers le refuge des Conscrits, rapidement atteint, 4h30 depuis le Cugnon.

Accueil fort sympathique du gardien, installation dans le dortoir. Ce refuge est digne d'un hôtel, c'est un peu trop confortable à mon goût, on ne croit plus être en haute montagne. Bientôt, Léo arrive seul au refuge. Pour Laurine, les échelles représentent une épreuve qu'elle n'arrivera malheureusement pas à surmonter. Elle profitera donc de sa journée du lendemain pour faire une super rando au Col de la Croix du Bonhomme, et les Dômes de Miage, ce sera pour une prochaine fois (ah ces maudites échelles !). Je propose naturellement à Léo d'intégrer notre cordée, car je n'aurai pas aimé être à sa place. Il n'y a pas besoin de le forcer, il accepte avec un sourire large jusqu'aux oreilles.

Nous passons une bonne soirée à refaire le monde, en discutant pas mal de trails et de montagne. Le repas est correct, avec un menu particulièrement original : tomme, soupe de légumes, diots/polenta, compote. Mais ça fait du bien. Nous sommes une cinquantaine au refuge, beaucoup de nationalités, peu de cordées avec des guides (normal, c'est la Fête des Guides). Nuit courte et rythmée par un moteur diesel à la limite du supportable (les ronfleurs sont vraiment à fuir en ces lieux, pas de bol, on nous en a dégoté un, futur lauréat en la matière).

Jour 2 : Traversée des Dômes de Miage

Réveil à 4h00. On prend le temps de se rassasier, puis on s'équipe. Beaucoup de cordées vont faire les Dômes, c'est sûr, on ne sera pas seul. Températures clémentes.
Départ du Refuge des Conscrits vers 5h20, après quelques égarements, on remonte un peu pour atteindre un chemin très bien marqué et nous suivons d'autres cordées. C'est bien de passer par là de nuit, car cela va être long jusqu'au Col des Dômes.

Au bout d'1 heure, nous mettons les crampons et on s'encorde pour prendre pieds sur le glacier. Le plafond est bas, on ne voie rien, ça s'annonce mal. On continue notre progression, les autres cordées se sont arrêtées. Il fait jour, on ne voie absolument rien, c'est navrant. Je crois bien que les Dômes de Miage, ce sera pour une autre fois. Je me demande ce que je fais là, je suis un peu dépité. On a vraiment pas de chance. Arrivés au Col des Dômes (3564m) après une montée dans un vallon, on entraperçoit un morceau de ciel bleu. Un alpiniste solitaire est derrière nous, il nous accompagnera un bon moment et sera même notre reporter photo (merci à lui).

 La fine équipe : Jean-Phi, Pilou et Léo

Du Col des Dômes, nous voulions faire un aller-retour au Sommet Est, mais vu les conditions, nous partons directement sur l'itinéraire classique. Le temps s'améliore et nous pouvons envisager de poursuivre. Normalement, l'arrête est très photogénique, avec une impression de vide. Là, c'est un peu raté,  il n'y a pas grand-chose à voir.

Nous atteignons rapidement le magnifique Dôme Central (3633 m) et là, le temps se dégage, c'est magnifique. Nous profitons pleinement de cette traversée en poursuivant vers le Dôme Occidental (3670 m), le panorama est grandiose, l'arrête est effilée, c'est magique. La vue sur le Mont Blanc est parfaitement dégagée.

C'est grisant !

Descente sur le Col de la Bérangère agréable, et arrivée au Col (3348m). Nous remontons une arête mixte pour atteindre le sommet de la Bérangère (3425m), en nous compliquant un peu l'existence : nous sommes passés au sud de l'éperon rocheux et nous avons eu le loisir de creuser quelques marches pour passer une partie en glace.

En route pour l'Aiguille de la Bérangère

Le Sommet de la Bérangère offre un panorama à 360° assez mémorable, vue saisissante sur le Col de la Croix du Bonhomme (que je passerai quelques jours plus tard lors de l'UTMB), le Mont Blanc, le Bassin de Tré la Tête, le Mont Tondu... Nous apercevons plusieurs cordées sur le Dôme Central.

La descente emprunte un passage rocheux, pour atteindre les pentes neigeuses, raides au début. Ensuite, c'est une belle partie de glissade, de ramasse et de batailles de neige jusqu'à la fin des névés.

Pause photos sur le dernier névé

Nous arrivons vite en vue du refuge, où nous en profiterons pour faire un petit festin. Durée de la course : 6h00. Une fois les sacs remplis, c'est descente express pour rejoindre la Vallée. Léo nous quitte au refuge de Tré la Tête. Ce fut une bien belle rencontre, il est ravi de cette course. On échange nos mails pour garder le contact.

Je poursuis avec Jean-Phi jusqu'au Cugnon (2h45 depuis les Conscrits), où se termine cette traversée des Dômes de Miage, si longtemps rêvée et attendue. Une belle course complète, à refaire !