A chacun son sommet

A chacun son sommet

GRAND RAID DES PYRENEES 2010 : la Part des Anges

 

 

Les dernières ruelles de Vieille Aure… et nous voilà, avec Jean-Marc, à l’approche de l’arche d’arrivée. Compagnons d’une belle ballade dans les Pyrénées. 80 km pour ce « grand » trail. En ce samedi 28 août, c’est grand soleil. Beaucoup de monde et des encouragements généreux. Avec Jean-Marc, nous sommes partis ensemble… et nous voilà arrivés… ensemble. Un peu plus de 13 heures d’effort. Mais surtout, une magnifique journée de trail et de montagne.

 

 

Fin août, depuis 2004, j’étais à chaque fois à Chamonix pour prendre part à l’Ultra Trail du Mont Blanc. Une épreuve que j’affectionne pour ce qu’elle représente : faire tout le tour d’un Massif en courant. Et quel Massif ! Le Mont Blanc est mythique à mes yeux. Pour cette année, j’avais choisi les Pyrénées. Pour la découverte de nouveaux paysages, de nouvelles ambiances. L’UTMB et le GRP sont deux épreuves (et organisations) très différentes. Je n’entrerai pas dans la comparaison, car c’est futile. Beaucoup d’autres s’en chargent. Disons simplement qu’en cette fin août 2010, j’étais vraiment très heureux et chanceux d’être à Vieille Aure.

 

 

Un peu avant 5h00, Niko et Jacques me laissent juste à côté de l’Eglise, à deux pas du départ… super ! Nous sommes quelques uns de la Lemur Team : moi, Jean-Marc, Fred et Christophe. La Lemur Team, c'est un team de potes, tout simplement. Quatre "bleus" à prendre le départ de cette troisième édition du GRP, version 80 km et 5000 m d+. Belle ambiance. Petite photo de groupe, puis c’est le décompte avant les premières foulées. Avec Jean-Marc, nous nous laissons emporter par le mouvement. Christophe est avec nous.

 

Une petite route nous permet de prendre rapidement de la hauteur sur la Vallée de Saint Lary, direction Espiaube. J’aime toujours autant courir de nuit avec toutes ces frontales. Dans l’euphorie, nous avons un rythme un peu rapide, sans nous en rendre compte. Passage dans les bois par des petits sentiers, et de temps à autre, un petit escalier pour franchir les clôtures. Et oui, dans ces belles Pyrénées, la montagne vit ! Il y a donc de l’élevage, des troupeaux, des bergers… que nous aurons l’occasion de rencontrer sur le parcours.

  

 

A l’intersection avec la route, Niko et Jako sont déjà là pour nous encourager. Et bientôt, nous voilà au Chalet de l’Ours, où nous sommes hébergés pour le week-end. Une excellente adresse, à recommander. Nos supporters sont là ! Un petit coucou rapide, puis direction le Col de Portet. La section dans la piste de ski n’est pas super, mais avec Jean-Marc, on avance bien et nous voilà assez rapidement au Col pour basculer dans la descente. Il faut être attentif, car nous sommes encore dans le brouillard et la visibilité est bien moyenne. Il nous faut prendre encore un peu d'altitude pour passer au-dessus ce cette mer de nuages.

 

 

 

Premier ravito au restaurant Merlans… puis nous rangeons les frontales. Bientôt, nous voilà au-dessus des nuages, juste avant les premiers rayons du soleil. Une bonne petite montée, puis un magnifique sentier en balcon entre les Lacs de l’Oule et le Lac inférieur de Bastan. Une atmosphère onirique. C’est le début d’une section de toute beauté avec la traversée du Néouvielle. Depuis le temps que j’entends parler de cette région ! Nous allons prendre le temps de savourer le paysage et les Lacs.

 

 

Un univers très sauvage, des blocs et du rocher ! Tout ce que j’aime en montagne. Nous nous frayons un chemin en direction de la Hourquette de Bastanet (le balisage est nickel), puis une magnifique descente vers le Refuge de Campana, où les encouragements sont vifs et chaleureux. Sur le chemin, nous avons vu des bivouacs… et une chose est sûr : nous reviendrons faire une rando-course dans le Néouvielle. Je suis tombé sous le charme de cette nature sauvage et préservée. Difficle de comparer, en effet, mais ça me fait penser à l'Argentera-Mercantour. Ici, ce ne sont point des chamois, mais des izards. Nous entendons d'ailleurs quelques marmottes sifler, pour annoncer notre passage.

 

 

Dans la descente vers Artigues, je me lâche un peu et me fait vraiment plaisir. Bientôt, je retrouve Niko, qui semble s’éclater à suivre ce GRP en version « assistant/reporter ». Niko est en VTT et nous encourage au maximum, tout comme son père Jako. C'est vraiment plaisant de retrouver ces têtes connues tout le long du parcours. Niko m'annonce que désormais, une bonne grimpette m'attend. A Artigues, je me ravitaille trop vite, sans prendre le temps de boire une soupe. Grossière erreur, j'ai joué la montre. Je le regretterai plus tard avec une bonne fringale.

  

 

Ensuite, me voilà à l’assaut du Pic du Midi, avec une première étape à atteindre : le Col de Sencours. Dans cette montée, Jean-Marc, puis Christophe, me recollent assez vite. Les bleus de la Lemur Team sont à nouveau réunis. Christophe a la pêche. Je suis ravi pour lui. Nous avions passé une bonne semaine ensemble lors de la Traversée Chamonix-Zermatt. Il gère très bien son effort. Je me laisse même distancé, car j’ai un gros coup de moins bien. Je paie mon départ un peu rapide : l’excès d'enthousiasme, on va dire. Ou plutôt une faute d’appréciation et un manque d'humilité. Car même si je ne suis pas sur l’ultra et ses 160 km, le « petit » et ses 80 km n’est tout de même pas une simple formalité. Le gel « coup de fouet » que m’a donné Christophe me fait du bien et la forme revient. 

 

Peu avant le Col de Sencours, Jako est là pour m’encourager. Vraiment sympa ! Ils en font du chemin en vélo les Darmaillacq père & fils pour nous soutenir. Je me ravitaille d’une bonne soupe… qui me fait le plus grand bien, puis me voilà sur la piste pour les derniers mètres conduisant au Pic. Jako monte un peu à mes côtés en vélo. C’est digne de la Lemur Cup de la Rhune. Dans un virage, je retrouve Kiki, Cathy et Niko. De sacrés supporters ! Petite montée au Pic. Le temps et la vue sont magnifiques. 

 

 

Un peu avant le sommet, je croise Nico de l’ETA (un angevin), qui fait une très belle course. Au sommet du Pic du Midi, je profite d’un panorama à 360° sur les Pyrénées. C’est grandiose : la Brèche de Rolland est juste en face. Je me remémore ce superbe passage de la Traversée des Pyrénées, réalisé un mois auparavant. Je regarde la Table d'Orientation pour repérer les principaux sommets (que je commence à mieux identifier)... je resterai bien un peu plus longtemps… faudra y revenir, c’est sûr !

 

  

 

Dans la fin de la descente, je retrouve mon Roi Carotte. Nous faisons ensuite un arrêt au ravito, puis c’est la descente à Tournaboup. Une belle et longue descente. Là bas, nous retrouverons les familles Berriot, Darmaillacq et Horeau, pour des encouragements. Un bon ravito, où j’ai la surprise de retrouver Erwan, un angevin. Ensuite, nous prenons la direction du Col de Barèges. Les Darmaillacq père & fils doivent remonter jusqu’au Tourmalet en VTT pour récupérer leur voiture. Un sacré périple l’assistance sur un trail !

 

 

Avec Jean-Marc, nous repartons d’un bon pied. Il commence même à faire un peu chaud. La montée vers le Col de Barèges me semble un peu longue. Pourtant, le cadre est vraiment magnifique, avec un beau torrent. Jean-Marc a le pied plus alerte… et creuse rapidement un écart, que j’amplifie en m’arrêtant auprès d'une cascade. Car j'ai un petit souci... ma poche à eau fuit ! Je fais donc le plein d'eau bien fraiche. Et à la cabane d'Aygues Cluses, des bénévoles me proposent également de l'eau. Il reste 300 m à monter. Un gars s'élance en parapente dans ce ciel bleu azur. Superbe.

 

 

Je poursuis mon bonhomme de chemin, en compagnie de Yannick. Nous avançons bien tout de même. Bientôt le Col, puis c’est une belle descente vers les Laquets de Coste Queilliere. A partir de là, nous remontons des concurrents du 160 km. A chaque fois, nous les encourageons d'un petit mot. C'est une belle traversée alternant sous-bois et passages dégagés qui s'offre à nous. Un sentier en balcon me permet de relancer un peu. Un gars m'interpelle : "t'es pas le copain à Niko ?" Je le reconnais : c'est Julien, un pote de vélo du Lémurien, rencontré lors du Nouste Trail  à Nay en avril dernier. Julien me dépanne en eau, car je suis à nouveau à sec.

 

 

Puis voilà le restaurant Merlans, où je retrouve avec joie Jean-Marc, qui m’attendait depuis quelques minutes. Un bref ravitaillement et nous partons vers le Col de Portet. Les nuages nous embrassent à nouveau. Au col, la visibilité est médiocre. Nous avons eu beaucoup de chance avec le temps. Nous courons tout le long de ces sentes, pour basculer ensuite dans une pente assez raide vers le village de Soulan. Là, nous retrouvons les assistants de la Lemur Team, puis 5 km nous séparent de la ligne d’arrivée. Nous « déroulons » bien, et rapidement, nous voilà à Vieille Aure, pour la fin de ce superbe périple.

 

Bravo à tous, finishers ou pas. Des images plein la tête, voilà ce qu’il me restera de ce trail pyrénéen. Grace à ce parcours, au dessus des nuages et par delà les cimes, les Pyrénées se sont révélées sauvages et magnifiques. On se réalise pleinement dans ce sport, lorsqu’on partage. La Part des Anges, celle de l’amitié. Celle du dépassement. Celle du respect. Celle de la générosité. Un grand merci aux organisateurs et aux bénévoles de cette très belle épreuve. Authentique et simple tout à la fois.



30/08/2010
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