A chacun son sommet

A chacun son sommet

Le MARATHON DE NANTES 09 en joëlettes

 

 

Sous l'œil débonnaire de l'éléphant de l'Ile des Machines, les joëlettes des Dunes d'Espoir ont pris le départ de l'édition 2009 du Marathon de Nantes. 6 jeunes se sont relayés avec beaucoup d'enthousiasme et d'envie, tout comme les nombreux coureurs en jaune.

 

Le circuit particulièrement moche, et le temps mauvais itou, n'ont en rien altéré l'humeur joviale de tous les participants... et c'est la joie qui illuminait les yeux des jeunes à chaque instant. Et le temps me direz-vous ? Car c'est - semble-t-il - la motivation de bons nombres marathoniens.

 

3h56 pour la première joëlette et ses jeunes champions : Nicolas, David et Baptiste 

4h34 pour la seconde joëlette et ses jeunes champions : Noémie, Marie-Line et Mikaël

 

C'est quand qu'on court ? Laissez-moi vous conter la folle épopée des Dunes d'Espoir au Marathon de Nantes…

 

 

Ce dimanche 19 avril, par une bruine froide, nous voilà tous réunis sous la grande verrière de l'Ile des Machines, autour de deux joëlettes des Dunes d'Espoir ayant toute leur place en ces lieux. Fruit de l'imagination de Joël Claudel, ces merveilleuses machines seront les vaisseaux de 6 jeunes pour ce marathon nantais.

 

Un bon petit déjeuner (avec croissants, chocolatines et pains aux raisins tout de même !) permet à chacun de faire plus ample connaissance. J'ai plaisir à retrouver Nanou, Eric, Stéphane… compagnons de La Piste des Oasis, et de nombreux « duneurs » nantais et bretons (salut Charlie !). A rencontrer « en vrai » deux spécimens de la ménagerie du zoo, l'ourson et la tortue (yes, the turtle en personne). La tortue vient passer son baptême de joëlette… et moi, mon premier marathon.

 

 

Nous nous répartissons sur les joëlettes. Avec, semble-t-il, un équipage « rapide » et un second plus « cool» (n'y voyez aucun jugement de valeur de ma part…). Bon, moi, je suis affecté à l'équipage « rapide », co-capitaine de joëlette avec Bruno. Les jeunes sont tous impatients. Je reconnais Marie Line et Noémie. On discute avec les familles. Un moment de partage bien agréable. Et bientôt, tout le monde se met en mouvement pour la ligne de départ. Nous passons devant l'éléphant (une superbe machinerie digne de Jules Verne)… et nous essayons tant bien que mal de nous insérer parmi les autres coureurs.

 

A 9h00, c'est le départ pour ce Marathon. 42,195 km si ma mémoire est bonne. Notre premier passager, Nicolas, est tout simplement heureux. Au début, nous marchons… et bien vite, le vaisseau jaune prend une vitesse de croisière… qui me surprendra même ! Nous sommes juste derrière les meneurs d'allure 3h45. Je me demande si tout ce petit monde va tenir le rythme. Et bien si. Car tout est très bien organisé. Au km 17 et au km 32, des coureurs locaux (merci à eux) viennent en renfort pour nous seconder ou prendre des relais.

 

 

Du coup, nous sommes partis pour faire un « temps ». Et là, même si ce ne sont pas mes habitudes de traileur, je dois dire que je me prends au jeu et c'est particulièrement grisant. Un plaisir à courir, à prendre les relais, à prendre des photos, à fractionner même. Le lémurien m'avait dit que ce Marathon de Nantes serait ma sortie longue du bloc… et ce le fut. Avec changement de rythme, relance… une superbe sortie.

 

Et l'énergie était facile à trouver : il suffisait de regarder la jubilation de nos jeunes passagers. La vitesse, ils ont apprécié. Pourtant, j'ai dit à Nicolas que plus on allait vite, moins ça durait… mais il était ravi. Et c'est bien ce que nous voulons leur procurer sur ces courses. Après un petit tour en centre-ville bien sympa (places, cathédrale, château), nous partons vers des environnements moins agréables. Grâce à ce parcours, j'aurais eu une vision complète du plan de revitalisation urbaine nantais : des friches, des cités, des chantiers… bref, pas terrible. Mais bon, on fait avec, du moment que les jeunes apprécient cette sortie.

 

 

De mon côté, les sensations sont excellentes. J'étais inquiet avec mon souci de mollet… mais le repos que je m'étais imposé a porté ses fruits… et la contracture n'est plus qu'un mauvais souvenir (merci Richard, Lolo et Niko). Du coup, je savoure pleinement mon baptême sur cette distance. Les autres équipiers de la joëlette sont bien sympa… et nous formons une belle équipe, avec à chaque fois, des coureurs « rapportés », de nouvelles têtes… J'échange pas mal avec d'autres participants du marathon… et je prête même la conduite de la joëlette à un coureur… qui est ravi de l'expérience (sauf pour ses bras).

 

Bien vite, nous voilà au km 17. Nous franchissons le pont et retrouvons toute une équipe d'accompagnateurs des Dunes d'Espoir. Nous effectuons le relais de jeune. C'est désormais David, du Centre du Croisic, qui sera notre passager. Et la joëlette reprend sa folle épopée. Nous avançons toujours avec un sacré bon rythme, en remontant pas mal de coureurs.  Beaucoup nous encouragent, s'écartent pour nous laisser filer, ont un petit mot sympa pour David...

 

 

Je continue à faire des photos et à prendre mes relais. A l'avant, il y a désormais deux coureurs pour tracter la joëlette et ça fonctionne à merveille. Une très belle gestion de course. Nous sommes dans un objectif de moins de 4h00. Franchement, je n'aurai jamais signé pour ça. Mais tant que tout le monde y trouve son compte, que le plaisir est là, tant mieux. Après tout, nous participons à un marathon. Et, à entendre beaucoup de coureurs en parler, c'est surtout la montre (et le chrono) qui motive sur ce genre d'épreuve… du coup, c'est grisant de poursuivre ainsi.

 

David est heureux comme tout. Discret, il manifeste sa joie de participer avec nous tous. Nous voilà à mi course. Aux ravitaillements, nous prenons – à peine – le temps de nous ravitailler… ou plutôt nous optimisons le temps en nous ravitaillant en courant… (tous les biens faits d'un équipage de joëlette… merci Fred pour les abricots et le glucose !). Bon, certains montrent quelques signes de fatigue, donc on réduit un peu l'allure. Faudrait pas en perdre en route tout de même…

 

 

Question paysages… on y reviendra. Nous longeons une quatre voies. C'est sûr, c'est pas trop mon trip. D'autant que l'année précédente, il parait que le parcours était franchement sympa. Enfin, c'est ainsi. Je fais donc abstraction de l'environnement. De nombreux groupes de musique mettent de l'ambiance. Les bénévoles sont pleins d'attention. Le plaisir de courir est évident, celui de le partager encore plus.

 

Et sur ce point, le dernier relais fut exemplaire. Au km 33, c'est Baptiste qui devient notre petit passager. Et quelle émotion. Son père (David) et son oncle (Frédéric) sont coureurs sur la joëlette. Pendant toute cette dernière partie, les encouragements seront nombreux.  Un grand moment. Aurore, la fille de Bruno, nous rejoint pour terminer ce marathon. Traversée du jardin des plantes… et bientôt l'Entrepôt aux Bananes. Il reste 2 km. La joëlette file sur les pavés des anciens chantiers navals, tel un vaisseau sur une mer de générosité. 

 

 

 

David et Fred tirent la joëlette, Baptiste est aux anges. 500 m. 400 m. 300 m. Nicolas nous rejoint dans son fauteuil roulant… 200 m. Le speaker annonce l'arrivée des Dunes d'Espoir. 50 m. Nous franchissons tous ensemble l'arche. Un bonheur partagé. 3h56. Ça m'a semblé si court ce premier marathon. Et pourtant, que de sensations, que d'images plein la tête. La maman de Baptiste est en larmes. Florence et Marie Odile sont de parfaites reporters photos (avec caméscope et numérique !) pour saisir ces instants magiques.

 

40 mn plus tard, la seconde joëlette arrive… et tous se retrouvent pour un bon pic nic. Cette épopée en jaune nous a ouvert l'appétit. Nous fêtons l'anniversaire de Marie Line. Je discute avec les parents de Noémie de la prochaine aventure du Trail du Bout du Monde. Toute la famille en jubile d'avance. 

 

 

 

La maman de Baptiste me confie alors ce que lui ont dit son mari (David) et son beau frère (Fred) après notre arrivée : ce sont des fous ! Et je me souviens avoir dit, lorsque j'avais vu le panneau « contrôle anti dopage » sur le parcours : ce sera pour nous. Car c'est clair, les Dunes d'Espoir ne fonctionnent pas qu'à l'eau clair. Ils ont ce petit grain de folie… pour le plus grand bonheur des enfants et de leur famille.

 

Ce Marathon de Nantes fut mon premier marathon… et il restera gravé pour longtemps dans ma mémoire. Bravo à tous les jeunes et à leurs familles, bravo à tous les coureurs et à mes équipiers, bravo à l'Antenne Loire Atlantique de Dunes d'Espoir pour cette parfaite organisation. A la prochaine course « en jaune » ! 

 




20/04/2009
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